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Francofolies : Edith Piaf, la femme, racontée par Clotilde Courau

samedi 11 juillet 2015

Laissant de côté la voix et la carrière d’Edith Piaf, c’est l’amoureuse totale, la croyante fervente, la femme blessée que raconte la comédienne Clotilde Courau dans l’émouvant spectacle "Piaf, l’être intime" joué samedi aux Francofolies de La Rochelle.

Le 1er mai 1950, Piaf, toujours désespérée par la perte de Marcel Cerdan mort dans un accident d’avion sept mois plus tôt, entreprend une correspondance courte mais enflammée avec son nouvel amour, Tony Franck, patron d’un théâtre à Marseille.

Cet amour durera moins d’un mois et donnera lieu à onze lettres de "La Môme" que Clotilde Courau lit et surtout incarne pendant une heure dans une mise en scène minimale qui met en avant les mots de la chanteuse. Ces mots sont ceux d’une femme amoureuse qui raconte à "son" Tony, qu’elle appelle sa "belle gueule", son désir, son inquiétude pour l’état de santé de ses proches, sa foi, ses moments de découragements ("Quelle saloperie, cette vie !") immédiatement suivis de sursauts ("C’est drôle, mais je n’arrive pas à me décourager !").

Clotilde Courau est accompagnée de l’accordéoniste Lionel Suarez qui évoque par quelques accords et improvisations les chansons d’Edith Piaf. Passent ainsi dans l’air "Padam", "J’m’en fous pas mal" ou "L’hymne à l’amour". La comédienne ne chante pas car la carrière de chanteuse de Piaf est ici reléguée hors champ.

A l’image d’Edith Piaf, qui avait choisi une robe noire aux manches longues pour ne laisser s’exprimer que sa voix et ses mains, Clotilde Courau, vêtue d’un col roulé et d’un pantalon noir, fait vivre les sentiments de "La Môme" avec peu de choses, un sourire éblouissant qui soudain se fige, un chuchotement et des mains qui viennent cacher son visage.

Cette correspondance témoigne de "l’instinct de survie et de l’urgence d’aimer et d’être aimée" d’Edith Piaf, explique à l’AFP Clotilde Courau, qui entend d’abord "partager avec le public la qualité de l’écriture de Piaf".

"A ce moment-là, en 1950, Piaf s’occupe de Marinette, qui est la femme de Cerdan, et des trois enfants de Cerdan, dont le petit Paul, malade. C’est là qu’on s’aperçoit de la générosité de cette femme, elle peut être tyrannique avec ses amis mais être d’une grande générosité avec ces enfants et s’en inquiéter comme si c’était les siens", ajoute la comédienne.

Les Francofolies célèbrent cette année le centenaire de la naissance de Piaf.


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