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Hillary Clinton : la classe moyenne a besoin d’une augmentation

lundi 13 juillet 2015

La démocrate Hillary Clinton, considérée par ses détracteurs comme trop proche des milieux financiers, a insisté lundi sur la nécessité d’augmenter les revenus de la classe moyenne américaine, et dénoncé les excès de Wall Street, en présentant sa vision économique en vue de l’élection présidentielle 2016.

Dans le premier grand discours économique de sa campagne, l’ancienne secrétaire d’Etat et ancienne sénatrice, largement en tête dans les sondages côté démocrate, a insisté sur le besoin d’une "croissance forte, juste et à long terme", profitant à tous les Américains, et non seulement "à ceux au sommet".

"Je crois que nous devons construire une économie de la croissance et de la justice. On ne peut pas avoir l’un sans l’autre", a ajouté la candidate millionnaire de 67 ans, devant un public choisi de quelques centaines de personnes à l’université "The New School", dans le très chic Greenwich Village à Manhattan.

"L’inégalité est un frein pour notre économie", a insisté Mme Clinton.

Elle est actuellement très largement en tête des sondages des intentions de vote parmi les démocrates, les récents sondages lui donnant entre 58% (CNN) et 75% (Wall Street journal/NBC). Elle l’emporterait aussi face à son adversaire républicain, quel qu’il soit.

Mais ces dernières semaines ont vu la progression sur sa gauche du sénateur du Vermont Bernie Sanders, grand pourfendeur des inégalités qui se sont creusées ces dernières années aux Etats-Unis. Il est désormais à 15% des intentions de vote.

- Défi clair -

"Le défi économique de notre époque est clair, nous devons augmenter les revenus des Américains qui travaillent dur", a martelé Mme Clinton, en dénonçant des républicains qui ont, selon elle, exacerbé les inégalités depuis 35 ans, en baissant les impôts des plus riches et laissant les grosses entreprises écrire leurs propres lois.

Mme Clinton a épinglé trois de ses opposants républicains : Jeb Bush, pour avoir récemment affirmé que les Américains devaient travailler plus - "ils n’ont pas besoin d’un sermon, ils ont besoin d’augmentations", a-t-elle dit, Marco Rubio pour vouloir faire selon elle des cadeaux fiscaux aux super-riches qui mettraient en danger le budget, et Scott Walker, le gouverneur du Wisconsin entré lundi dans la course, pour ses décisions "piétinant les droits des travailleurs".

"Hillary Clinton pense que vous faites grandir l’économie à Washington, je pense que le peuple américain fait grandir l’économie dans les villes des Etats-Unis", lui a répondu sur Twitter Scott Walker, alors que Jeb Bush accusait Mme Clinton d’être "défaitiste". Elle "ne croit pas qu’on peut avoir une croissance de 4% (par an) et créer 19 millions d’emplois. J’y crois", a-t-il dit.

Mme Clinton, en costume pantalon noir, a aussi prudemment cherché lundi à se démarquer à la fois de son mari et du président Obama.

"Nous ne sommes plus aujourd’hui en 1993 (première présidence de Bill Clinton), ce n’est pas 2009 (première présidence de Barack Obama), et nous avons besoin de solutions pour les grands défis que nous affrontons aujourd’hui", a-t-elle dit.

Elle s’est dite pour une hausse du salaire minimum, pour une baisse du coût de la santé, pour un rôle renforcé des syndicats, pour des gardes d’enfants bon marché et de qualité, pour des congés maladie payés, pour l’école maternelle pour tous dès 4 ans, et a insisté sur sa détermination à faire de la famille une priorité si elle devenait présidente.

Et elle a critiqué Wall Street, mais avec prudence, dans un pays où l’argent reste le nerf de la guerre politique.

Elle a fustigé un monde de la finance et des grandes entreprises qui se préoccupe selon elle plus des résultats trimestriels pour ses actionnaires, que des investissements à long terme pour les employés.

Elle a promis "un plan pour freiner les risques excessifs à Wall Street", "un nouveau plan pour réformer les impôts sur les plus-values", et a parlé d’encourager les entreprises pour qu’elles partagent leurs profits avec leurs employés.

"Certaines de nos grandes entreprises ont dépensé plus de la moitié de leurs revenus pour racheter leurs propres actions, et un autre tiers pour acheter des dividendes, cela doit changer", a-t-elle dit.

Durant tout son discours, elle n’est entrée dans aucun détail, les promettant pour plus tard.


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