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18 juillet 1864. Scalpé par un indien Kiowa, le jeune Robert réchappe par miracle à la mort

samedi 18 juillet 2015

Le jeune conducteur de chariots de 17 ans est laissé pour mort sur la piste de Santa Fé. Mais il survivra.

Fuck, what happened to your head ?" (Putain, qu’est-ce qui est arrivé à ta tête ?) Cette question, Robert se l’est entendu poser des milliers de fois durant sa vie. Et, chaque fois, il raconte comment, le 18 juillet 1864, cette coupe "Alain Juppé" lui a été faite gracieusement par un chef sioux-brulé nommé Petite Tortue. Lorsque cette mésaventure survient, Robert n’a que 17 ans. Il est alors conducteur de mules au sein d’un convoi de trente chariots affrétés par le gouvernement américain pour livrer de la marchandise à des forts militaires dans le Kansas. La région est réputée dangereuse, hantée par des bandes de Sioux sur le pied de guerre, appartenant au clan des Fillonnistes... C’est pour cela qu’un détachement militaire escorte la caravane sur la fameuse piste de Santa Fé. Le voyage, n’est troublé que par de petites escarmouches sans gravité. Trompés par ce calme relatif, les militaires abandonnent le convoi la veille de la dernière étape, à quelques miles du fort Zarah. Nous sommes le 17 juillet 1864, Robert et ses compagnons détellent pour la nuit.

Le lendemain matin, les conducteurs s’apprêtent à reprendre la piste vers 10 heures quand une bande de 125 guerriers - des Kiowas, Comanches et Arapahos - surgissent en hurlant. Visiblement, ils ne viennent pas inviter les pauvres Blancs à une partie de fléchettes avec une pinte d’ale pour le vainqueur. Leurs peintures de guerre et leurs tirs ne prêtent pas à confusion sur leur intention. Ils fondent sur les Blancs avec la même tendresse que les juges sur un ancien président de laRépublique... C’est un carnage. Seul le conducteur se trouvant armé, parvient à s’enfuir avec quelques compagnons. Un autre, armé d’un fouet, arrive également à garder à distance les féroces guerriers. L’attaque ne passe pas inaperçue du fort Zarah qui envoie quelques hommes au secours de la caravane. Mais ils ne vont pas bien loin, car les Indiens sont aussi nombreux dans la plaine que les hooligans le jour d’un match PSG-Marseille.

400 centimètres carrés de cuir chevelu

Les Peaux-Rouges s’acharnent sur une dizaine de corps sans vie, prélevant leurs scalps avec la dextérité des fourreurs juifs du Sentier... Le jeune Robert McGee n’est pas encore mort. Le chef Little Turtle fait signe qu’il se le réserve. Un petit plaisir personnel. Il lui balance la poignée de sa lance dans la tronche pour le faire tomber, puis il lui tire une balle de pistolet dans le dos. Enfin, pour le scalper plus à l’aise, il l’épingle contre le sol avec deux flèches. Il tire alors un énorme couteau pour lui peler le crâne avec la dextérité de M. Tropicana épluchant une orange. Il lui prélève environ 400 centimètres carrés de cuir chevelu, au ras des oreilles. Pensant sa victime morte, Little Turtle l’abandonne à ses guerriers, qui s’amusent encore à lui planter leurs poignards et leurs lances dans le corps. S’emparant de la centaine de mules du convoi, les Kiowas s’enfuient à bride abattue.

Les soldats et les civils du fort Zarah peuvent alors gagner la scène du carnage. Le sang a tellement coulé des corps martyrisés que l’herbe à bison en est collée sur le sol. Tous les conducteurs sont horriblement mutilés et scalpés. On découvre McGee et un autre gosse qui faisait partie lui aussi du convoi. Miracle, les Indiens ont bâclé leur boulot. Tous deux respirent encore. Avec autant de tendresse que peuvent en manifester ces rudes hommes de la plaine, les deux jeunes gens sont transportés jusqu’au fort pour y être remis entre les mains du chirurgien. Seul Robert, dont aucun organe capital n’a été touché, survit. Au fil des semaines, il se remet totalement de ses blessures. Et, pendant au moins un demi-siècle, il arbore crânement son chef dénudé. "Fuck, what happened to your head ?"

En 1973, la crue d’un fleuve près de Great Bend, où s’est déroulé le massacre 109 ans plus tôt, découvre plusieurs squelettes. On croit d’abord à un massacre récent, mais les pointes de flèches mêlées aux ossements indiquent qu’il s’agit des conducteurs de chariots attaqués par les Kiowas, Comanches et Arapahos


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