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Boko Haram : comment le Cameroun mène le combat

mardi 28 juillet 2015

Boko Haram : comment le Cameroun mène le combat

Personne ne s’y attendait, et pourtant ! Dimanche 12 juillet 2015, la nuit tombe à Fotokol. Quand soudain, deux fortes détonations se font entendre. Deux femmes viennent de se faire exploser non loin d’un camp de l’armée camerounaise à Fotokol. C’est un attentat-suicide, le premier de toute l’histoire du pays dirigé par Paul Biya. Bilan : 11 morts.

Interdiction du port du voile intégral

Quatre jours plus tard, le 16 juillet, les autorités locales interdisent le port du voile intégral pour prévenir d’autres attaques. Une mesure qui ne décourage pas les terroristes, qui récidivent le 22 juillet, cette fois à Maroua. Deuxième double attentat qui fait 13 morts. Paul Biya, le président camerounais, sort de son silence et qualifie ces attaques de « lâches et ignobles ».

Les autorités camerounaises décident d’étendre l’interdiction du port du voile intégral aux régions de l’Est et du littoral. Seul l’extrême nord du pays a jusqu’à présent fait l’objet d’attaques de Boko Haram. Mais les autorités camerounaises redoutent la propagation des attentats vers le sud du pays. Plus de 600 voiles islamiques ont ainsi été « saisis » lundi à Kousseri, poste-frontière camerounais situé en face de la capitale tchadienne N’Djamena, selon un responsable local de la gendarmerie.

2 000 soldats en renfort

Par ailleurs, quelque 2 000 soldats supplémentaires seront déployés pour lutter contre les islamistes nigérians de Boko Haram dans cette région. « Près de 2 000 soldats supplémentaires seront déployés dans la région de l’Extrême Nord », a rapporté la Cameroon Radio-Television (Crtv), sans donner de précision sur la date de ce déploiement. Ces renforts porteront officiellement à 8 500 le nombre de soldats envoyés dans la région.

Autres mesures des autorités camerounaises : la circulation des charrettes a été interdite, tout comme la mendicité et la circulation des motos dans les marchés de Kousseri. Un peu partout dans le pays, la sécurité a été renforcée. Sur les principaux axes routiers menant à Yaoundé ou à Douala, la capitale économique, les contrôles se multiplient avec des fouilles au corps et des véhicules.

Toute la région mobilisée

Le président nigérian Muhammadu Buhari se rend mercredi au Cameroun pour s’entretenir avec son homologue Paul Biya de la lutte contre Boko Haram. Cette visite « a pour but de construire une alliance régionale forte pour affronter Boko Haram », selon un porte-parole de la présidence nigériane, Garba Shehu.

Le déploiement de la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) avait été annoncé d’ici au 30 juillet. Cette force régionale a son siège à N’Djamena et doit compter 8 700 militaires, policiers et civils, fournis par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin. De son côté, l’armée tchadienne, en première ligne dans cette coalition, a lancé une vaste opération militaire sur les îles du lac, où de nombreux insurgés, affaiblis dans leurs fiefs nigérians, s’étaient repliés ces derniers mois.


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