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Yémen : nouvelle offensive des loyalistes dans le sud

samedi 8 août 2015

Les forces progouvernementales au Yémen, équipées de blindés fournis par la coalition arabe, ont lancé samedi dans le sud du pays une offensive pour reprendre aux rebelles Houthis la ville de Zinjibar, chef-lieu de la province d’Abyane, selon des sources militaires.

Lancée à partir du nord et du sud de cette ville située à l’est d’Aden, l’opération est fortement soutenue par des raids aériens de la coalition conduite par l’Arabie saoudite, a-t-on précisé. Elle intervient après deux jours de siège et d’intenses bombardements aériens de la coalition contre les positions de la 15e Brigade de l’armée, dont les commandants sont alliés aux Houthis.

La nouvelle offensive des loyalistes fait suite à la reprise à la mi-juillet de la grande ville du sud du Yémen, Aden, et la reconquête plus récemment d’une grande partie de la province de Lahj, située juste au nord d’Aden.

Samedi soir, le vice-gouverneur de la province, Ahmed Mouthana, a assuré à l’AFP que les forces loyalistes avaient "pris le contrôle total de Lahj". Selon un source militaire, les forces progouvernementales ont réussi à reprendre le bâtiment de l’administration civile, la prison centrale et le QG des forces de police à Houta, chef-lieu de la province.

Les sources militaires loyalistes ont par ailleurs fait état de cinq morts, dont trois civils, et 66 blessés dans la nuit de vendredi à samedi par l’explosion de mines laissées par les Houthis dans les provinces d’Aden et de Lahj. Ces victimes viennent s’ajouter aux 17 civils tués jeudi et vendredi par l’explosion de tels engins.

A Aden, un avion de la compagnie aérienne nationale, Yemenia, a évacué 120 blessés, ont indiqué des sources aéroportuaires. Ils font partie de 1.250 personnes ayant "besoin d’être soignées à l’étranger", a déclaré l’une de ces sources.

Depuis le début du conflit, près de 4.000 personnes ont été tués, pour moitié des civils, selon l’ONU.

- ’Pas une famille n’a été épargnée’ -

Pour prendre la mesure de la "catastrophe" humanitaire, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a entamé samedi une visite de trois jours au Yémen.

Il a été accueilli à son arrivée à Sanaa par des responsables des milices Houthis qui contrôlent la capitale, a constaté un photographe de l’AFP.
M. Maurer doit rencontrer durant son séjour des dirigeants Houthis ainsi que des responsables du Congrès populaire général (CPG) —de l’ex-président Ali Abdallah Saleh—, alliés aux rebelles. Il doit également effectuer des visites sur le terrain pour constater l’impact du conflit sur la population civile.

Le CICR estime à 1,3 million le nombre de personnes déplacées par le conflit au Yémen. Cité par un communiqué annonçant sa visite, M. Maurer s’est dit "particulièrement inquiet des attaques contre les installations de santé et de leur personnel".

Il a estimé que "les distributions de vivres, d’eau et de médicaments doivent être facilitées et non entravées". "Le coût humain du conflit est tel que pas une famille n’a été épargnée".

Le CICR n’a pas précisé si M. Maurer se rendrait, durant sa visite de trois jours au Yémen, à Aden où la population civile a été particulièrement affectée par les combats.

Enfin, l’Etat des Emirats arabes unis, membre de la coalition arabe qui soutient les forces progouvernementales yéménites, a annoncé la mort de trois de ses soldats sans préciser s’ils ont péri au Yémen ou dans le sud de l’Arabie saoudite voisine, base arrière des opérations aériennes, cible de tirs fréquents des rebelles chiites au Yémen.


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