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L’existence du "train nazi" se précise

samedi 29 août 2015

Le présumé "train nazi" aurait été découvert dans un tunnel secret à Walbrzych (Pologne) par deux chercheurs de trésors.
Source AFP

"C’est là, l’entrée du tunnel était là et le train y est caché." Andrzej Gaik, guide touristique et ex-chasseur de trésors, ne cache pas son excitation en montrant une partie légèrement affaissée du haut talus bordant la voie ferrée. En quelques jours, la nouvelle sur l’image radar de ce qui est censé être un train blindé nazi enfoui dans un tunnel secret a donné à la ville de Walbrzych (Waldenburg à l’époque allemande) l’allure d’un Loch Ness polonais. Curieux survoltés et équipes de télévision polonaises et étrangères se pressent à l’endroit connu sous le nom de "kilomètre 65" de la ligne Wroclaw-Walbrzych, tout proche de cette dernière ville.

Le "train d’or nazi", M. Gaik l’a déjà cherché il y a une quinzaine d’années, avec un groupe d’autres passionnés emmené par un mineur retraité, Tadeusz Slowikowski. Ils avaient creusé le talus, trouvant du béton et des briques, puis avaient dû abandonner, faute de moyens financiers et techniques. Le guide savoure aujourd’hui les révélations de deux chercheurs de trésors, qui ont utilisé un géoradar pour sonder le contenu du sol. Révélations jugées dignes de foi par le conservateur général des monuments polonais et qui ont mis la Pologne en émoi. Leur hypothèse, pense-t-il, est sur le point d’être définitivement confirmée et le convoi mythique sera bientôt mis au jour. "Il y a une grosse brèche dans le rocher uni caché dans le talus et elle est remplie de pierres différentes, certainement apportées par les Allemands pour masquer l’entrée du tunnel", affirme-t-il. Sans qu’on puisse le vérifier sur une pente raide couverte de ronces, on constate que la végétation y est plus faible sur une quinzaine de mètres, comme si le sol était moins fertile.

Un tunnel miné ?

Autre élément significatif, selon lui, un petit bout de mur de soutènement fait de grosses pierres, qui s’enfonce dans le talus à un angle aigu. Il confirme, selon lui, qu’un aiguillage secret, construit par les nazis, permettait de diriger des convois circulant entre Wroclaw (Breslau) et Walbrzych, vers un tunnel plongeant profondément dans les terres pour rejoindre l’immense complexe de souterrains nazis dit Riese (Géant) caché sous une petite chaîne de montagnes voisine, les monts Sowie (monts des Hiboux). L’endroit est censé demeurer secret, mais les journalistes de l’AFP ont vu vendredi des dizaines de personnes visiter les lieux. La plupart plaisantent sur "les lingots d’or" qu’ils venaient chercher, mais un jeune couple avec deux enfants, confiant habiter une maison toute proche, s’inquiète de la possibilité que le tunnel soit miné et qu’en cas d’explosion leur habitation soit touchée.

Nulle crainte, en revanche, au château voisin de Ksiaz, jadis Fürstenstein, où la découverte du train, si elle se confirme, amènera des foules de touristes, dont les visites sont l’unique source de revenus. "Je ne dispose d’aucun renseignement concret pour dire que le train existe, mais des personnes dignes de foi me l’ont affirmé et je voudrais beaucoup que cela se confirme", dit le président de la société du château, Krzysztof Urbanski, très content de l’extraordinaire publicité dont il bénéficie indirectement. "Pouvais-je rêver d’inviter CNN chez nous ? Ils viennent la semaine prochaine."

Tee-shirt "train d’or"

Ainsi, l’immense château de 400 pièces "bénéficie d’ores et déjà d’une sorte d’effet de Loch Ness : personne n’a vu le monstre, mais cela ne l’empêche pas d’attirer les gens", dit M. Urbanski. En bon gestionnaire, il prépare déjà des initiatives promotionnelles : la semaine prochaine, les touristes pourront y acheter des tee-shirts "train d’or". Le château est pourvu d’un imposant réseau de galeries souterraines qui devaient servir d’abri à Hitler et à ses collaborateurs, et qui n’ont peut-être pas encore livré tous leurs secrets. "Nous avons trouvé un document précisant le volume des matériaux de construction apportés ici pour les aménagements destinés à l’accueil du Führer. Or, selon les experts, dans les parties connues du château, on n’en trouve que la moitié", dit M. Urbanski.

Dans son garage de Walbrzych, le doyen des chercheurs du train nazi, Tadeusz Slowikowski, jubile en montrant aux journalistes sa maquette des tunnels secrets où il fait circuler le modèle miniature du convoi qu’il cherche en vain depuis plus de trente ans. "Je suis sûr à 100 % que ce train existe, mais on ne sait pas ce qu’il transportait. Maintenant, il faut le sortir. Et si jamais l’information n’est pas vraie, il faut punir son auteur", affirme-t-il.


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