MosaikHub Magazine

Black-out sur l’énergie

lundi 31 août 2015

Le palais national a posé un lapin à la presse en l’invitant vendredi à la « cérémonie de signature de l’accord pour la réforme du secteur de l’énergie ». Personne ne s’est présentée ni n’a excusé le non-lieu.

L’e-mail a été envoyé à la rédaction de la plupart des médias à Port-au-Prince : « Le bureau de communication de la présidence a l’avantage d’inviter les médias, ce vendredi 28 août 2015, au palais national, à la cérémonie de signature de l’accord pour la réforme du secteur de l’énergie. Pour faciliter les procédures de contrôle et d’identification au niveau de la sécurité, il est demandé aux journalistes d’être présents dès 11 : 30 a.m. Le bureau de communication de la présidence remercie d’ores et déjà les médias pour la large couverture qu’ils donneront à cet évènement. » 11h 45. Deux confrères sont retenus par des agents de l’Unité de sécurité générale du palais national (USGPN). L’accès leur est refusé. Seuls les journalistes accrédités ou ceux dont le nom figure sur la liste détenue par les agents peuvent accéder au palais national. Au siège de la présidence, ce vendredi, des agents montent la garde par-ci, d’autres qui rigolent par-là. Des employés font des va-et-vient incessants… Au prochain point de contrôle de sécurité, avec la carte d’accréditation, quoique expirée depuis octobre 2014, l’accès est autorisé. On contourne le carré du président de la République. 12h17. Les véhicules formant habituellement le cortège présidentiel ne sont pas remarqués. On se dirige vers la salle où doit se tenir la cérémonie. Une dizaine de journalistes attendaient déjà. Les caméras sont déjà braquées sur un pupitre placé juste à côté d’une table. Il n’y a encore personne. 15 minutes s’écoulent. Un sexagénaire, muni d’une serviette, essuie le pupitre après avoir placé deux sièges derrière la table. « On est habitué à couvrir les cérémonies au palais, nous n’avons pas à nous plaindre, lance un journaliste. Cette cérémonie va commencer avec au moins une heure de retard. » Pour tuer le temps, on discute de tout et de rien. Des élections, de Carifesta, des récentes sorties du président Michel Martelly, d’Erika… Les minutes s’égrènent. On continue d’attendre. Le pupitre, la table et les sièges aussi. Aucun invité, mis à part les travailleurs de la presse, n’est toujours pas arrivé. Aucun responsable de la communication du palais n’est venu s’adresser aux journalistes invités à couvrir l’événement. « Le président dansait et chantait tous les soirs à Carifesta, peut-être qu’il est encore dans son lit », avance un journaliste. Bientôt deux heures d’attente. Les journalistes vident la salle l’un après l’autre. La signature de l’accord pour la réforme du secteur de l’énergie se fait encore attendre. Cette cérémonie devait succéder à une réunion de travail entre le président Michel Joseph Martelly, le Premier ministre Évans Paul, quelques membres du gouvernement et les fournisseurs d’énergie électrique qui s’est tenue au palais national le jeudi 27 août. Michel Martelly, avait fait de l’énergie l’une de ses priorités.


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