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La France à l’heure des obsèques, Bruxelles ville-morte traque toujours Salah Abdeslam

lundi 23 novembre 2015

Les chasseurs français ont mené lundi leurs premières missions contre l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle dix jours après les attentats, alors que la France enterre ses morts et que la Belgique, en alerte maximale, continue de traquer Salah Abdeslam.

Bruxelles qui redoute des attaques similaires à celles de Paris et Saint-Denis, a mené des opérations policières d’envergure, dimanche soir et lundi matin, conduisant à l’interpellation de 21 personnes dans les régions de Bruxelles et de Liège, sans parvenir à mettre la main sur l’homme le plus recherché d’Europe, qui pourrait être l’unique auteur direct des attentats encore vivant.

En France, les obsèques de plusieurs victimes tombées le 13 novembre sous les balles des jihadistes au Bataclan, à la Belle Équipe ou au Carillon, sont célébrées ce lundi dans plusieurs villes, comme à Blois, où plus d’un millier de personnes ont rendu hommage à Anna et Marion, deux s ?urs tuées alors qu’elles dînaient au Petit Cambodge.

Au total, 29 villes françaises sont concernées. Vingt-cinq des 130 morts sont de nationalités étrangères ou binationaux, issus d’une vingtaine de pays. Un hommage national aura lieu vendredi aux Invalides.

Depuis dix jours, des milliers de personnes manifestent dans toute la France contre le terrorisme. A Paris, ils sont encore nombreux à déposer bouquets, bougies, petits mots et photos sur les lieux des attentats et la place de la République.

François Hollande, qui débute une semaine d’intenses échanges diplomatiques pour renforcer la lutte antiterroriste, s’est recueilli lundi matin au Bataclan avec le Premier ministre britannique David Cameron.

les enquêteurs recherchent toujours Salah Abdeslam, en fuite après avoir été exfiltré, vraisemblablement vers la Belgique, par deux hommes inculpés depuis à Bruxelles.

Les autorités belges ont maintenu à son maximum le niveau d’alerte terroriste dans la région de Bruxelles pour la troisième journée consécutive. Stations de métro, écoles, centres commerciaux, marchés, lieux de divertissement et équipements sportifs restent fermés.

- Appel à témoins -

La police française, elle, continue ses investigations pour identifier tous les kamikazes, déterminer les rôles, les complices et les commanditaires des tueries, qui ont aussi fait 350 blessés. Elle a diffusé dimanche un nouvel appel à témoins, pour identifier un des trois kamikazes du Stade de France.

Il avait été enregistré début octobre en Grèce, en même temps qu’un autre kamikaze du même commando, dont la photo a déjà été diffusée par la police mais qui reste non identifié. Tous deux, munis de passeports syriens aux noms manifestement faux, auraient donc pris le chemin des réfugiés vers l’Europe.

Le troisième kamikaze du Stade de France et trois autres ayant actionné leurs ceintures piégées dans Paris ont eux été formellement identifiés.

Depuis les attentats, la police a reçu plus de 13.240 appels au numéro "197" mis en place pour recevoir des renseignements.

Dimanche, défiant l’interdiction de manifester dans le cadre de l’état d’urgence, plusieurs centaines de personnes ont défilé à Paris en soutien aux migrants. L’identité de 58 d’entre elles a été transmise par la police au parquet en vue de poursuites judiciaires.

Le parquet a prolongé lundi pour une sixième journée la garde à vue de Jawad Bendaoud, qui avait fourni un logement à Saint-Denis à Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques tué dans un assaut policier mercredi.

- Cameron, Obama, Merkel, Poutine -

Les enquêteurs cherchent aussi à savoir qui est l’homme, à l’ADN inconnu de la police, mort dans cet appartement avec Abaaoud et sa cousine Hasna Aitboulahcen.

En matière de lutte antiterroriste, Bercy a annoncé un meilleur encadrement des cartes bancaires prépayées, qui peuvent être rechargeables parfois sans vérification d’identité, et qui ont joué un rôle dans la préparation des attentats.

Sur le plan diplomatique, François Hollande veut convaincre les grandes puissances de participer au combat pour "détruire" l’EI, qui a revendiqué les attentats.

Après David Cameron, le chef de l’État rencontrera Barack Obama mardi à Washington, Angela Merkel mercredi à Paris puis Vladimir Poutine jeudi à Moscou.

A l’Élysée, le Premier ministre britannique s’est dit "fermement convaincu" que le Royaume-Uni devait intervenir militairement en Syrie.

Londres a fourni une frégate pour le groupe aéronaval accompagnant le porte-avions français Charles-de-Gaulle, arrivé ce week-end en Méditerranée orientale, et d’où sont parties lundi les premières missions, de surveillance ou de bombardements, au-dessus de l’Irak et de la Syrie.

La France va "intensifier" ses frappes et "choisir des cibles qui feront le plus de dégâts possible à cette armée terroriste", a prévenu François Hollande. Pour son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, "il serait inconcevable qu’un front de nations (...) ne parvienne pas" à bout des "30.000" jihadistes du groupe EI.


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