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Changements climatiques : le monde salue le caractère ambitieux et historique de l’accord de Paris

mardi 15 décembre 2015

En donnant le coup de marteau (vert) final, synonyme de l’adoption de l’accord, samedi 12 décembre 2015, dans la salle plénière du Bourget, Laurent Fabius, président de la COP 21, la conférence de l’ONU sur les changements climatiques, et ministre français des Affaires étrangères, a provoqué un concert d’applaudissements à tout rompre. Les 195 pays ont finalement adopté le premier accord mondial sur le climat universel et légalement contraignant jamais conclu, qui établit un plan d’action global pour limiter le réchauffement planétaire à moins de 2°C.

L’Accord de Paris permet à chaque délégation et chaque groupe de pays de rentrer chez eux la tête haute […] Notre responsabilité face à l’histoire est immense », déclare Laurent Fabius, qui ne pouvait cacher son émotion. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon félicite « un succès retentissant pour le multilatéralisme. » Alors que Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), pour sa part, rend hommage à « un accord de conviction, […] de solidarité avec les plus vulnérables. » La délégation haïtienne, conduite par le ministre de l’Environnement, Dominique Pierre, est repartie du Bourget, vers 1heure dimanche matin, avec le sentiment du devoir accompli. Elle a travaillé sur la partie « pertes et dommages » de l’accord. En effet, les gouvernements se sont essentiellement mis d’accord sur l’ambition, l’engagement et la solidarité. Les trois maîtres mots de cet accord. Ambition parce que les gouvernements, pour réduire significativement les risques et les impacts des changements climatiques, ont convenu d’un objectif à long terme pour maintenir la moyenne globale de température en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels et de viser à limiter l’augmentation à 1.5°C ; les gouvernements s’engagent ensuite à se réunir tous les cinq ans pour fixer d’autres objectifs plus ambitieux et à garantir la transparence et la surveillance. Un état des lieux mondial aura lieu tous les cinq ans ; et enfin, les pays développés sont solidaires des pays en développement et soutiendront les actions visant la construction de la résilience aux impacts des changements climatiques dans ces pays, en mobilisant notamment 100 milliards de dollars par an d’ici 2025, date à laquelle un nouvel objectif collectif sera fixé. Des réactions en cascade Dans un communiqué, peu de temps après la signature et l’adoption, l’Union européenne (UE) salue un accord ambitieux et équilibré, le premier accord multilatéral majeur du XXIe siècle. L’UE souligne que cet accord est l’aboutissement d’années d’efforts de la communauté internationale pour parvenir à un accord universel et multilatéral sur les changements climatiques après une participation limitée au Protocole de Kyoto et une absence d’accord à Copenhague en 2009. « Cet accord a la capacité de réussir dans sa mise en œuvre là où d’autres accords n’ont pas été à la hauteur, car ils n’étaient pas des accords mondiaux », estime John Kerry, secrétaire d’Etat américain, vantant le caractère ambitieux, flexible et transparent de cet accord. Pour Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, l’accord de Paris « envoie le signal […] pour déclencher les sommes massives d’investissements publics et privés nécessaires pour conduire les économies vers un monde neutre en carbone comme conseillé par la science. » Ce dernier assure que la Banque mondiale va s’efforcer de veiller à ce qu’il y a le financement nécessaire pour la résilience des pays en développement. « C’est ce qui va se passer après cette conférence qui importe vraiment. L’Accord de Paris ne constitue qu’une étape sur la longue route, et il y a des parties qui me frustrent et me déçoivent, mais il y a des progrès », fait remarquer Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International, réagissant à la signature de l’accord de Paris à l’issue de COP21. L’après Paris Après son adoption par la COP (Conférence des Parties), l’Accord de Paris sera déposé aux Nations unies, à New York, et ouvert le 22 avril 2016, Journée de la Terre Mère, pendant un an pour recueillir des signatures. L’accord entrera ensuite en vigueur après que 55 pays, comptant pour au moins 55% des émissions mondiales, auront déposé leurs instruments de ratification. Pendant que les négociations sur le climat étaient encore en cours, samedi, des milliers de personnes, des indigènes, sont descendues dans les rues de Paris, munies de fleurs rouges, de parapluies rouges et de deux bannières rouges de 100 mètres de long, afin d’honorer les victimes des changements climatiques. Envoyé spécial à Paris
Patrick SAINT-PRE sppatrick@lenouvelliste.com


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