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Le match d’Haïti contre Trinidad-et-Tobago...

lundi 11 janvier 2016

Le match d’Haïti contre Trinidad-et-Tobago était attendu. Sans plus. On attendait un miracle. Pas moins. Tout le monde se désolait que les grosses pointures de la sélection nationale de football n’avaient pas pu se libérer pour cette rencontre qui se déroulait un jour non inscrit dans le calendrier de la FIFA. On souhaitait une victoire, sans trop le dire à haute voix. On rêvait de victoire et de participation à l’édition du centenaire de la Copa America. On en rêvait fortement. Signe que personne ne pariait gros sur le onze national, les gros zotobre de la Fédération n’avaient pas fait le déplacement, ni le gouvernement ni l’opposition n’avait demandé de soutenir l’équipe lors de ce déplacement décisif au Rommel Fernandez Stadium de Panama City. Aucun candidat n’avait lié sa réputation au score final. Mais on attendait le miracle. Les tweets de félicitations n’ont plu qu’au coup de sifflet final, quand il était clair qu’Haïti s’était qualifiée. Le président de la Fédération haïtienne de football, l’inusable Dadou Jean-Bart, avait fait ce qu’il avait à faire pour préparer l’équipe nationale ici et en terre étrangère. Le ministre des Sports, Jimmy Albert, a permis que tout se passe sans les irritants problèmes de financement qui souvent salissent l’histoire de nos aventures sportives. L’équipe s’était préparée, était prête, sans faire de bruit. La stratégie de Wilson Laleau d’irriguer d’argent frais les fédérations sportives a payé. En nous dégotant un nouvel entraîneur, Dadou a eu la main heureuse. Dans ses choix et dans sa posture combattive pendant toute la rencontre, Patrice Neveu a bien joué sa partition. Sur le terrain, la faiblesse des Trinidadiens mise à part, Haïti a fait le match. Nous avons résisté physiquement. Tenté d’imposer notre jeu. Mais un homme s’est élevé au-dessus du lot : le gardien Steward Céus. Le portier de l’équipe nationale évolue en Major League Soccer aux États-Unis d’Amérique au sein d’Atlanta Silverbacks. Il a rejoint la sélection depuis 2010 mais a eu peu de temps de jeu. La place revient naturellement à Johnny Placide. Mais vendredi soir à Panama, l’homme du match a été Steward Céus, un gardien en or. Du haut de ses 1mètre 98, il a fait de nombreux arrêts décisifs. Il a été déterminant et, au coup de sifflet final, l’image de ce colosse, prostré, à genoux, en pleurs, recouvert de ses coéquipiers qui se pressaient pour le féliciter, restera comme l’image de cette victoire. Bien entendu, le but magnifique à la 86e minute de jeu de Kervens Belfort Fils (selon la Concacaf) ou de Pascal Millien (qui le revendique sur Facebook) a mis k.o. Trinidad-et-Tobago et qualifié Haïti pour l’édition 2016 de la Copa America, mais, sans Steward Céus, les carottes seraient cuites et le Onze national serait revenu bredouille de Panama. Preuve que l’important était de gagner, personne n’a cherché à savoir, lors des interminables discussions d’après match, qui est le buteur. Notre ange gardien, vendredi soir, était Steward Céus, notre gardien. Le football, encore une fois, nous a donné du plaisir et une fierté rare en ces temps de déchirements sur fond d’élections. Nos joueurs, une nouvelle fois sous l’ère Dadou Jean-Bart, vont nous faire vibrer d’attentes fiévreuses dans les mois à venir. Haïti méritait d’être avec l’élite du continent pour les 100 ans de la Copa America, l’équipe nationale a accompli l’exploit. Le football est magique. Ah, Wi, nou fout pran yo, nou fout nan foot toujou !!!
Frantz Duval duval@lenouvelliste.com


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