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« François Mitterrand était mon père », affirme un jeune politicien suédois

samedi 9 août 2014

Tonton à nouveau papa ? La « nouvelle » s’est répandue comme un traînée de poudre sur Twitter. Et c’est un jeune homme de 25 ans au nom bien viking qui en est à l’origine : Hravn Forsne, candidat aux législatives suédoises de septembre prochain. L’autoproclamé « fils de » s’est confié à l’hebdomadaire gratuit de la petite ville de Kungsbacka, dans laquelle il se présente pour le compte du parti de droite Moderaterna (« Les Modérés ») du premier ministre, Fredrik Reinfeldt.

« Je veux qu’on me juge pour ce que je suis et non pour ce qu’était mon père alors que je fais ma première campagne électorale. Mais, d’accord, c’est bien le cas : François Mitterrand était mon père », a affirmé Forsne, interrogé par le reporter Clas-Göran Sandblom. Et d’ajouter : « Je suis né à Paris et j’ai déménagé ici quand j’avais sept ans. » Il « a la politique dans le sang », titre le journal.

Hravn Forsne (son prénom est tiré des sagas islandaises et signifie « corbeau ») affirme avoir « rencontré François Mitterrand cinq ou six fois. J’avais sept ans quand il est mort ». Sa mère, Christina Forsne, journaliste, avait déjà fait part de sa longue relation amoureuse avec l’ancien leader socialiste français dans un entretien au journal suédois Aftonbladet en 2012. La liaison aurait duré quinze ans. L’ancienne correspondante suédoise à Paris, auteure d’une biographie de François Mitterrand en 1996, avait toutefois refusé de révéler si l’ancien président était bien le père du fils qu’elle avait eu en 1988.

Après avoir fait carrière dans l’organisation de jeunesse du plus grand parti libéral de droite suédois, Hravn Forsne a siégé dans le conseil municipal de la ville de Kungsbacka, où il a grandi et vécu avec sa mère. Formé en science politique et droit, il a travaillé dans une agence de communication, mais dit toujours avoir été « passionné » par la politique, une particularité qu’il attribue à sa mère journaliste plutôt qu’à son père supposé.

Il n’a d’ailleurs « rien de socialiste ». « Même si j’avais des dreadlocks au collège et que j’avais adhéré aux Syndicalistes [un syndicat suédois minoritaire d’extrême gauche] », précise-t-il.

Le parti Moderaterna promeut une vaste privatisation de la santé, de l’éducation et d’autres services publics aux niveaux local et régional. Une ligne bien éloignée de la politique de nationalisation menée pendant les premières années au pouvoir de l’ancien président français. Kungsbacka est, d’ailleurs, une des nombreuses communes suédoises à avoir mis en place la loi du libre choix qui met en concurrence le service public de santé et d’accompagnement social.

Avec 45,6 % des votes, Moderaterna est le parti ayant recueilli le plus de voix à Kungsbacka lors des dernières élections nationales, en 2010, et a pu envoyer quatre députés au Parlement. Se trouvant en cinquième position sur la liste des candidats, Hravn Forsne devra mobiliser un maximum d’électeurs afin d’être élu lors des élections le 14 septembre.

Les déclarations dans le petit journal gratuit ont vite fait le tour de la presse suédoise, mais le jeune homme a refusé de s’exprimer davantage sur sa relation avec son prétendu père. Joint par le quotidien national suédois Dagens Nyheter et ensuite par l’AFP, il a dit ne pas vouloir s’exprimer sur sa filiation et a déclaré ne parler qu’aux médias locaux.


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