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Paul, Jean, Privert : l’imbroglio politique

vendredi 4 mars 2016

Après sa fameuse conférence de presse le 14 février pour annoncer que lui et les membres de son gouvernement ne participeront pas à l’investiture du Premier ministre nommé Fritz Alphonse Jean, Evans Paul s’est depuis calfeutré chez lui. Loin des médias. Cette dernière sortie de KP, connu comme quelqu’un de modéré, était jugée inélégante. Une étonnante inélégance chez celui qui a toujours tendance à pardonner. Au point d’être comparé à un pyromane. Evans Paul donnait l’impression de quelqu’un qui éprouve le regret d’abandonner le pouvoir. KP reprochait au président provisoire Privert la « violation de l’accord du 6 février ». KP avait, lui aussi, essuyé des critiques par la façon dont il accédait à la Primature.

Depuis l’investiture de Fritz Jean, les membres du gouvernement d’Evans Paul – mécontents de la façon dont le président provisoire de la République est arrivé au pouvoir – ne se sont pas présentés à leur bureau, suivant ainsi les consignes de KP. Mais ils ont tous continué à jouir des privilèges de l’Etat. Au moins, ils savent déjà qu’aucun d’entre eux ne sera reconduit, faute de décharge. Ah ! La décharge.

Il a fallu attendre une correspondance du secrétaire général de la présidence adressée à la Primature pour qu’Evans Paul rectifie le tir. Il s’est fendu d’un communiqué ce jeudi pour exhorter les ministres et secrétaires d’Etat de son gouvernement à poursuivre la gestion des affaires de l’Etat et à expédier les affaires courantes. Evans Paul avait-il dû attendre que la présidence lui rappelle ses obligations, son devoir ?

Une semaine après son investiture, Fritz Jean n’arrive toujours pas à former son gouvernement dit de consensus. Les négociations se multiplient avant qu’il se présente au Parlement où les tensions s’exacerbent. Pour Privert, tout semble acquis pour son Premier ministre au Parlement. A écouter le chef de l’Etat, la ratification de la déclaration de la politique générale de Fritz Jean semble assurée. Cependant, pour les parlementaires, le chemin n’est pas aussi tracé, car le bloc majoritaire au Sénat reste hostile au nouveau Premier ministre et menace même de donner un vote de non-confiance à la déclaration de sa politique générale. Le bémol, c’est qu’en politique tout se négocie. Tout peut être négocié. Reste à trouver la manière ou la formule. Toute garantie donnée n’est pas toujours assurée et l’inverse est aussi vrai.

Ici, nous avons une drôle de relation avec la notion du « TEMPS ». Les jours passent, les palabres se poursuivent à la radio, on oublie ainsi que des objectifs à atteindre ont été fixés, qu’il y a un délai à respecter, qu’il y a une population qui attend. Qu’est-ce qui peut prendre tout ce temps entre les « négociateurs » et les « négociants » ? Ces derniers ont-ils oublié qu’il s’agit d’un gouvernement de transition de 120 jours ? Huit jours après la nomination du nouveau Premier ministre, devrait-on être encore à cette phase ?

Valéry Daudier
vdaudier@lenouvelliste.com


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