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L’affaire Brandt, les élections...et la crise de confiance ’’’

mercredi 13 août 2014

Cette semaine, les dossiers brûlants sont à profusion. L’évasion de Clifford Brandt à la prison civile de Croix-des-Bouquets suivie de sa capture, la convocation de l’ancien président Jean-Betrand Aristide par le juge d’instruction Lamarre Bélizaire, le report sine die des élections du 26 octobre prochain...la population en a pour son compte.

Comme par hasard, ces évènements arrivent en même temps. Ils arrivent, diraient certains, au bon moment. Les directeurs des écoles – publiques et privées - qui obtiennent zéro pour cent aux examens officiels peuvent s’en réjouir. Clifford Brandt et les centaines d’autres évadés de la prison de Croix-des-Bouquets ne leur donnent pas le temps d’être présents dans l’actualité. On n’a pas non plus le temps d’agiter les débats sur les mesures annoncées par le ministère de l’Education nationale en vue d’arriver à une éducation de qualité. Le vote du budget à la Chambre basse pour le prochain exercice fiscal et le report des élections par le Conseil électoral provisoire passent aussi comme une lettre à la poste.

Clifford Brandt est capturé 48 heures après son évasion de la prison civile de Croix-des-Bouquets, on attend la suite, s’il y en aura. La République saura-t-elle un jour ce qui s’était réellement passé dimanche dernier ? L’enquête connaîtra-t-elle le même sort que les nombreuses autres qui n’ont jamais abouti ? Qui vivra saura, diraient les sceptiques.

En attendant la réponse de l’avenir, il y a beaucoup de leçons à tirer de l’événement de Croix-des-Bouquets. Il nous rappelle notamment la fragilité de nos institutions et la méfiance des citoyens envers ceux qui sont payés pour les faire fonctionner. Voilà ce qui explique tant de confusions et d’interrogations sur ce qui s’est passé réellement à la prison civile de Croix-des-Bouquets. En attendant les résultats de l’enquête annoncée, les autorités policières accusent publiquement les policiers qui étaient en service au moment du déroulement de cette opération spectaculaire d’en être responsables. Pourtant, une bonne partie de l’opinion publique croit dur comme fer que les plus hautes autorités du pays ont bel et bien planifié le spectacle. Apparemment inconfortables face à de telles critiques, les plus hautes autorités judiciaires et policières, à chaque prise de parole sur la question, en profitent pour se défendre. Triste tableau !

C’est dans ce contexte que le juge d’instruction Lamarre Bélizaire a décerné un mandat de comparution contre l’ancien président Jean-Bertrand Aristide inculpé de « trafic illicite de la drogue ». Jean-Bertrand Aristide est attendu ce mercredi au bureau du juge Lamarre Bélizaire. Les partisans de l’ancien président Aristide assimilent la démarche du juge à la persécution. Pour certaines institutions de défense des droits humains, le juge est décrié pour avoir été nommé en dehors de la loi. Encore une fois, nos institutions sont mises en cause.


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