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1816-2016 : deux cents ans du protestantisme en Haïti

mercredi 18 mai 2016

Pour marquer les 200 ans du protestantisme en Haïti, toute une série d’activités, entre autres, caravanes de la Bible dans tous les départements, culte d’action de grâce devant le palais national, sont prévues pour cet été. Le président de la Fédération protestante Haïti, le pasteur Sylvain Exantus, profite de l’occasion pour réclamer de l’État, surtout en matière d’éducation, un traitement équitable par rapport à l’Église catholique. -

Les 200 ans du protestantisme en Haïti représentent une grande date pour la fédération. Pour la célébration, une série de caravanes de la Bible est prévue dans les dix départements du pays, notamment une exposition de la Bible en grand format. « À la mi-juillet, dans la ville des Cayes, les festivités débuteront de façon grandiose », précise le président de la Fédération des protestants d’Haïti, le pasteur Sylvain Exantus. Il a par ailleurs rappelé que les missionnaires Etienne de Grellet du Mobilier et John Hancock déposèrent les pieds aux Cayes, le 16 juillet 1816, pour apporter ce mouvement chrétien en Haïti. « Pour cela, nous avons choisi la ville des Cayes comme ville hôte pour démarrer avec la célébration en mémoire de ces deux hommes de Dieu », a-t-il dit. Puis, le 18 août 2016 les fidèles protestants sont attendus devant le palais national pour célébrer ces deux cents ans en chœur et en prières.

Sous le gouvernement d’Alexandre Pétion, 16 juillet 1816, Étienne de Grellet du Mobilier et John Hancock débarquèrent aux Cayes. Ils étaient bien accueillis par la société haïtienne. Le 11 août 1816, ces missionnaires ont organisé une réunion en la vieille cathédrale de Port-au-Prince après l’autorisation du curé. Le 18 août, ils ont rencontré le président Pétion, 200 officiers et collaborateurs et 600 soldats. En peu de temps, après maintes conditions, ils ont eu l’autorisation de s’installer dans le pays.

« La première condition, les premiers missionnaires ne doivent pas être des Français. La deuxième, les églises protestantes ne doivent pas se mêler de la politique. Troisième condition, les Églises protestantes doivent œuvrer dans l’éducation », précise M. Sylvain Exantus, avant de faire ressortir que son église, à propos de la troisième condition, fait un travail colossal en Haïti. « Parce que 40% des écoles primaires du pays sont les nôtres. Nous avons 40% des écoles secondaires et 25% de toutes les universités », argue-t-il.

Par ailleurs, pour le pasteur Sylvain Exantus, par rapport à l’Église catholique qui reçoit des subventions de l’État dans le domaine éducatif, le protestantisme est traité en parent pauvre. « Il est enfin temps de redistribuer les taxes, dit-il. Nous donnons nos taxes à l’État qui, à son tour, distribue des privilèges à d’autres. C’est injuste. Nous ne demandons pas d’enlever le privilège des autres. Nous sommes pour un service équitable. Sans la contribution de l’État, nous ne pouvons pas atteindre les objectifs de qualité que nous nous sommes fixés. »

Pour le président de la Fédération protestante, son secteur fait du bien au pays. « Nous avons une assemblée de fidèles paisibles. Le protestant est un citoyen pacifique qui apporte une contribution à la paix sociale. Le protestantisme apporte de la bénédiction au pays. Bonne fête à tous ! », souhaite-t-il.

AUTEUR

Emmanuel Thélusma

temmanuel@lenouvelliste.com


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