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Cisjordanie : malgré l’opposition de l’ONU, Israël poursuit la colonisation

lundi 4 juillet 2016

Le pays vient d’autoriser la construction de 560 logements dans les Territoires palestiniens. Le Quartet international a pourtant lancé un appel au calme.

Source AFP

Les tensions israélo-palestiniennes de ces derniers mois ont poussé le Quartet international à publier un rapport pour demander l’arrêt de la colonisation et des réponses violentes aux deux autorités afin de ne pas bloquer le processus de paix. Pourtant, ce lundi 4 juillet, Israël a autorisé la construction de 560 nouveaux logements à Maale Adumim, une colonie de Cisjordanie située à l’est de Jérusalem. Cette ville a vu le jour en 1975 et compte aujourd’hui plus de 37 000 habitants.

Cette approbation annoncée par la municipalité intervient quelques jours après la publication du rapport du Quartet international. « Israël doit mettre fin à sa politique de construction et de développement de colonies, d’affectation de terrains au seul usage israélien et de dénégation du développement palestinien », estiment dans ce rapport les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’ONU, qui composent le Quartet.

Colonisation illégale

Selon des médias, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Avigdor Lieberman ont également donné leur accord à un projet de 240 nouvelles habitations dans les colonies de Jérusalem-Est, ainsi que pour 600 unités de logements pour les Palestiniens à Beit Safafa, un quartier arabe de la ville. Les bureaux de Netanyahu et Lieberman ont refusé de commenter ces approbations présumées à Jérusalem-Est ou à Maale Adumim.

Quelque 570 000 colons vivent actuellement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, dont les Palestiniens espèrent faire la capitale d’un futur État. La communauté internationale considère comme illégale au regard du droit international la colonisation, c’est-à-dire la construction d’habitations civiles israéliennes sur les territoires palestiniens occupés ou annexés depuis 1967.

Des attaques répétées

Cette décision intervient après des appels à une réponse sévère à la série
d’attaques palestiniennes commises au cours des derniers jours, qui ont coûté la vie à deux Israéliens et blessé six. Jeudi, une adolescente israélo-américaine de 13 ans, Hallel Yaffa Ariel, a été poignardée à mort par un Palestinien de 19 ans chez elle, dans la colonie de Kyriat Arba, près de la poudrière de Hébron, en Cisjordanie. Le lendemain, un colon israélien de 48 ans a été tué après qu’un Palestinien a ouvert le feu sur son véhicule au sud de Hébron.

En réaction, les autorités israéliennes ont pris plusieurs mesures de rétorsion, dont le bouclage de Hébron où deux bataillons ont été dépêchés en renfort, et la réduction des transferts des taxes due à l’Autorité palestinienne. Ces mesures sont selon l’armée, « les plus substantielles sur le terrain depuis 2014 ».

Depuis début octobre, les Territoires palestiniens, Israël et Jérusalem sont en proie à un cycle de violences qui ont coûté la vie à 214 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais, selon un décompte de l’Agence France-Presse.

Des aides dans les colonies

Le 19 juin, le gouvernement israélien avait voté une « aide spéciale » de 16 millions d’euros aux colonies de Cisjordanie occupée, affirmant vouloir répondre à une « détérioration de la sécurité » dans ces implantations.

Quelques jours plus tôt, l’ultranationaliste Avigdor Lieberman, connu pour ses diatribes anti-arabes, faisait son entrée dans le gouvernement en tant que ministre de la Défense. Sa nomination avait suscité l’inquiétude de la communauté palestinienne, l’Autorité palestinienne y voyant « une vraie menace d’instabilité et d’extrémisme dans la région ».


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