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Euro 2016 : quel est le bilan des fan-zones ?

mardi 5 juillet 2016

Après des débuts timides, et malgré les incidents, les fan-zones ont trouvé leur public et devraient faire le plein jeudi pour France-Allemagne.

Par Antoine Grenapin

Quelques jours avant l’Euro, elles concentraient l’attention des hommes politiques, de droite comme de gauche. Est-il raisonnable, en plein état d’urgence, d’autoriser les fan-zones, ces larges espaces au milieu des villes ? Plusieurs élus d’opposition, dont Frédéric Péchenard, proche de Nicolas Sarkozy, s’étaient alors prononcés contre leur ouverture. Pourtant, un peu moins de quatre semaines après le début de la compétition, les fan-zones ont fait le plein. Si la fréquentation était timide lors des premiers matches, elle bat désormais des records, malgré les incidents qui ont parfois été déplorés. Mais cela n’a pas empêché des milliers de supporteurs de s’y rendre afin de vivre dans la liesse les exploits de leurs équipes respectives. Alors qu’il ne reste plus que trois matches (les deux demi-finales et la finale), Le Point.fr dresse un premier bilan de ces fameuses fan-zones.
La fan-zone parisienne, un bilan contrasté

Scène de panique, samedi soir vers 22 heures, à la fan-zone située au pied de la tour Eiffel. Alors que 50 000 personnes assistaient à la rencontre Allemagne-Italie, des pétards et une bagarre visiblement provoquée par des fans anglais auraient engendré un mouvement de foule. « 120 personnes ont été bousculées », selon la Mairie de Paris. D’après un bilan des forces de l’ordre, plus de 90 personnes auraient été blessées.

Après cet incident, le calme est revenu dans la fan-zone. Le lendemain, pour France-Islande, ils sont des dizaines de milliers à vibrer et fêter la large victoire des Français (5-2). Le bilan, en matière de fréquentation, reste donc très positif : le 21 juin dernier, après 10 jours de compétition, 532 000 personnes s’y sont déjà rendues

Un bilan tempéré grandement pour les riverains, qui ne décolèrent pas. L’association Les Amis du Champs-de-Mars, qui a contacté Le Point.fr, indique en effet, via un porte-parole, que « la fan-zone est un désastre ». Et d’ajouter : « Tous les commerçants du quartier sont impactés et certains ont dû licencier. Les touristes ne viennent plus et une majorité ne peut même pas être livré ! Nous allons demander réparation en justice pour la perte du chiffre d’affaires. Au début de l’Euro, les riverains ont dû en permanence se plier à des fouilles et ils ne pouvaient même plus ramener des bouteilles d’eau ou de vin à leur domicile. On n’a jamais vu ça depuis la libération ! Mais pourquoi ce site a été maintenu alors que les stades de Charlety et de Longchamp, eux, sont vides ? »

En province, le rendez-vous immanquable !

Le quart de finale des Bleus dimanche dernier face à l’Islande a été l’occasion de juger de la popularité de ces installations. À Bordeaux, ils étaient plus de 35 000 à assister aux exploits de Giroud et ses coéquipiers. À Lille, 22 000 personnes se sont retrouvées autour des écrans géants et un millier a été recalé. « La fan-zone est devenue la boîte la plus branchée de Lille », expliquait d’ailleurs La Voix du Nord . Sur la place Bellecour de Lyon, on ne comptait plus les recalés alors que 19 000 personnes se pressaient dans la fan-zone. À Marseille, il était plus de 30 000 personnes sur la plage du Prado. Le record d’affluence a également été battu à Lens avec environ 10 000 personnes présentes dimanche soir. Toutes les municipalités attendent un nombre encore plus conséquent de supporteurs, ce jeudi, pour la demi-finale avec l’Allemagne.
La sécurité, un enjeu majeur

Les pouvoirs publics et les organisateurs sont vigilants, chaque soirée, afin de garantir la sécurité pour des supporteurs. Ainsi, à Bordeaux au début de la compétition, le préfet s’était rendu en civil et incognito, afin de tester les palpations effectuées à l’entrée. Des incidents ont parfois eu lieu depuis le début de la compétition. Ainsi à Lyon, deux supporteurs français et belge ont été légèrement blessés au couteau après France-Albanie. Régulièrement, les forces de l’ordre procèdent à des fouilles et à des interpellations en dehors des fan-zones. C’était le cas à Lens dimanche dernier, où huit personnes ont été interpellées, notamment pour possession de stupéfiants ou encore pour outrage et rébellion. À noter également, à Nice dimanche dernier, qu’une fausse alerte au colis suspect a mobilisé les forces de l’ordre en début d’après-midi.

D’autres municipalités s’y mettent aussi

Les fan-zones officielles ont été installées dans les dix villes accueillant des matches de l’Euro. Mais cela n’empêche pas certaines municipalités d’installer leurs propres structures. C’est le cas à Angoulême, au Champ-de-Mars, où une zone de 1 500 mètres carrés, pouvant accueillir 1 000 personnes, a été mise en place. La commune de Guebwiller (11 300 habitants) est la seule du Haut-Rhin à proposer une structure à l’air libre. Pour France-Islande, 1 800 fans des Bleus s’y sont rendus. Des fan-zones ont également été installées par les municipalités à Orléans (6 000 personnes), à Poitiers, à Chalon-sur-Saône ou encore à La Flèche. Les écrans géants fleurissent dans les villes et pas seulement : même au festival des Eurockéennes de Belfort, une fan-zone avait été aménagée à proximité des scènes de concert.


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