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Après l’attentat de Nice, la sécurité privée se tient prête

lundi 18 juillet 2016

Alors que le gouvernement en appelle à la réserve opérationnelle, les sociétés de sécurité privée, déjà sollicitées pour l’Euro 2016, anticipent une nouvelle hausse de la demande. Pour mieux y répondre, elles misent sur la formation.

Après l’attentat de Nice, la sécurité est au centre des préoccupations. « Il faut que les Français sachent qu’il y a une mobilisation exceptionnelle de moyens, a déclaré ce lundi matin Bernard Cazeneuve au micro de RTL. Nous répondons par une mobilisation totale de nos forces, dont nous rehaussons les effectifs - 9000 emplois de policiers et de gendarmes recréés sur l’ensemble du quinquennat », a ajouté le ministre de l’Intérieur.

À ces forces d’État s’ajoutent les agents de sécurité privée, déjà présents lors de l’Euro 2016. Pendant cet événement sportif, plus de 10.000 emplois ont été créés, dont la moitié dans la sécurité, chiffrait Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, à la fin de la compétition sportive. Quelque 3400 formations d’agents de sécurité privée ont également été financées. « Les agents présents lors de l’événement, s’ils sont disponibles, pourront être de nouveau mobilisables », expliquent Serge Guyot, délégué général du syndicat national des entreprises de sécurité (Snes), et son président Jean-Pierre Tripet.

« Il y a une mobilisation de la sécurité privée là ou elle est déjà existante. Nous ne constatons pas d’accélération encore, mais nous nous y préparons »

Claude Tarlet, président de l’Union des entreprises de sécurité privée (USP)

S’il est encore trop tôt pour constater un boom de la demande, la filière se tient prête. « Après les événements de novembre, il y a eu un renforcement des effectifs dans les grandes villes, notamment Paris. On peut penser que cela sera étendu géographiquement. On le constate dans la région niçoise », note Serge Guyot. « Il y a une mobilisation de la sécurité privée là où elle est déjà existante, confirme Claude Tarlet, président de l’Union des entreprises de sécurité privée (USP), qui regroupe des dirigeants d’entreprise du secteur. Nous ne constatons pas d’accélération encore, mais nous nous y préparons. Il est possible que dans quelques semaines, on demande un renforcement des effectifs dans les médias ou les gares ».
Alors que le secteur représente aujourd’hui plus de 150.000 emplois, il pourrait atteindre le nombre de 250.000 personnes d’ici 5 ans, chiffrait en février dernier l’Union des entreprises de sécurité privée (USP), et ainsi « dépasser en nombre le cumul des emplois de policiers et de gendarmes ».

Un vivier de professionnels donc, qui, pour faire face aux nouveaux enjeux, cherche à évoluer. À commencer par la formation des agents. « Dans le certificat de qualification professionnel, les agents de surveillance des grands événements ont un module de prévention du risque terroriste, précise Serge Guyot. Ce module devrait être étendu à l’intégralité des formations ». Claude Tarlet, plaide quant à lui pour la création d’une école de formation aux métiers de la sécurité privée. « Cela rendrait la filière plus attractive et offrirait un vrai parcours professionnel pour les personnes voulant exercer ce métier », justifie-t-il, assurant qu’il « ne s’agit pas d’être sur le terrain des policiers et gendarmes ».


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