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Jeune Noir tué à Ferguson : Que sait-on de la mort de Michael Brown ?

mardi 19 août 2014

Un agent du FBI passe devant des fleurs déposées en hommage à Michael Brown, un jeune Noir de 18 ans tué par un policier il y a une semaine à Ferguson dans le Missouri le 16 août 2014 —Joshua Lott AFP

Une nouvelle nuit d’émeutes à Ferguson. En dépit d’un appel au calme du président Barack Obama, l’agitation qui règne dans cette localité du Missouri (Etats-Unis), depuis la mort il y a 10 jours de Michael Brown, tué par la police, n’était pas retombée lundi soir.

Dans cette ville de 21.000 habitants, le gouverneur de l’Etat a même ordonné l’intervention de la Garde nationale qui n’a pour l’instant pas réussi à calmer les émeutiers. La mort de l’adolescent noir a pris une dimension nationale et a ravivé le spectre des émeutes raciales aux Etats-Unis. La mère du jeune homme a estimé sur la chaîne américaine ABC que seule la « justice » ramènerait le calme. Que sait-on précisément à ce jour de sa mort ?

Quelles sont les circonstances de la confrontation entre forces de l’ordre et Michael Brown ?

Michael Brown, âgé de 18 ans, n’était pas armé. Il aurait été impliqué dans une altercation avec la police avant d’être tué par balles en pleine rue le 9 août par un policier blanc de 28 ans. La police locale a rendu publique -à la demande de la presse précise-t-elle, une vidéo montrant qu’un individu ressemblant à Michael Brown avait volé une boîte de cigares dans un magasin peu avant son altercation avec le policier Darren Wilson.

Pour la famille de la victime, c’est de la diffamation. La population s’est effectivement indignée de cette accusation et estime que, même si elle était fondée, le policier n’avait aucune raison de tuer le jeune Noir. De plus Darren Wilson n’a pas arrêté le garçon, parce qu’il croyait qu’il était le suspect dans le vol du magasin, mais parce qu’il marchait au milieu de la rue, bloquant la circulation.
Quelle est la cause de la mort de Michael Brown ?

Pas moins de trois autopsies ont été demandées -par les autorités locales, la famille et le ministre de la Justice- pour tenter de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme.

> Mary Case, médecin légiste du comté de Saint-Louis chargée de l’une des autopsies, a simplement lâché au Washington Post que Brown avait été atteint de plusieurs balles à la tête et à la poitrine. Selon le quotidien, des traces de marijuana ont été relevées dans l’organisme de la victime.

> Au moins « six balles ont atteint » le jeune, dont deux à la tête et quatre au bras droit entre l’aisselle et la main, a déclaré le médecin légiste Baden sommité en la matière, mandaté par la famille qui n’a relevé « aucune trace » de lutte. C’est la balle qui a frappé au sommet du crâne, « alors qu’il se penchait en avant », qui a été fatale.

> Le ministère a indiqué en début de soirée ce lundi que l’autopsie fédérale, « confiée à l’un des médecins légistes les plus expérimentés de l’armée américaine », était en cours.

Pourquoi toutes ces autopsies sont nécessaires ?

Car les versions de la police et de plusieurs témoins divergent. Pour les uns, Michael Brown aurait tenté de se saisir de l’arme du policier qui l’a abattu. Pour d’autres, dont l’ami de Michael Brown qui l’accompagnait, il avait les mains en l’air.

« L’autopsie [la balle dans le haut du crâne alors qu’il se penchait en avant] confirme ce que les témoins ont dit sur le fait qu’il essayait de se rendre », a commenté un des avocats de la famille, Daryl Parks qui rappelle que le garçon pour mémoire mesurait 1m93.

Qu’en est-il du policier ?

La police locale a simplement fait savoir que l’officier Darren Wilson, 28 ans, était en congé administratif depuis la fusillade. « L’officier impliqué dans la mort de Michael Brown a été policier pendant six ans et n’a jamais fait l’objet de sanctions disciplinaires », a justifié le chef de la police. Le fait qu’il ait été laissé en liberté ainsi que la mauvaise volonté de la police locale à fournir des informations sur cet incident alimente la colère d’habitants de Ferguson. Le parquet de Saint-Louis a fait savoir que l’affaire pourrait être présentée dans la semaine à un Grand Jury qui se prononcera sur l’éventuelle inculpation du policier. « Nous pensons que le policier aurait dû être arrêté », estime pour sa part Daryl Parks.


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