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CAMPAGNE ÉLECTORALE Sud :

Jean-Charles Moïse prône le projet dessalinien, annonce la rupture

mardi 20 septembre 2016

Le leader de Pitit Desalin a réalisé, du 16 au 18 septembre, une tournée dans le département du Sud pour y véhiculer le message dessalinien, auquel il se cramponne depuis plusieurs années.

Reçu en grande pompe dans certaines communautés, timidement dans d’autres, Jean-Charles Moïse, au cours de cette tournée, a pris des engagements et en a profité pour demander à la population du Sud de placer sa confiance en son projet, en lui. Il a promis, entre autres, de construire le pont reliant la Côte Sud et les autres communes, tout en assurant que son gouvernement va rouvrir les entreprises publiques, ce pour reprendre le contrôle de l’économie.

Très tard dans la soirée du vendredi, sur la place d’armes de la commune d’Aquin, sans électricité, plus d’une centaine de personnes attendaient l’arrivée du leader de Pitit Desalin. Visiblement fatigués des promesses non tenues, les Aquinois n’ont pas été trop euphoriques. Toutefois, ils attendent le bouillonnant leader de Pitit Desalin.

De l’avis de Jean-Charles Moïse, c’est un signe de volonté qui prouve « qu’il y a une lueur d’espoir dans le pays ». D’après lui, Haïti a besoin d’un leader qui n’achète pas le vote du citoyen pour en tirer profit. Jean-Charles Moïse, qui dit connaître du bout de ses doigts les revendications de la population aquinoise, promet de créer des conditions pour que les jeunes puissent aller à l’école et à l’université sans aucun souci.

L’ancien maire de Milot demande à toutes les catégories sociales du pays de compter sur son projet. Lui qui croit pouvoir éradiquer la misère, le chômage, la corruption empêchant le pays de sortir du sous-développement. « Nous allons faciliter l’emploi à travers un système de crédit pour promouvoir une nouvelle classe économique et encourager les petites et moyennes entreprises dans le pays », a-t-il promis.

De la commune d’Aquin à Saint-Louis et dans la Côte Sud, Jean-Charles Moïse, dans son long cortège, a fait du porte-à-porte dans plusieurs sections communales. Accueilli en grande pompe et dans une ambiance de rara, il se familiarise avec la population.

« Je suis le seul leader qui peut faire souffler le vent du changement sur le pays », a déclaré l’homme fort de Pitit Desalin dans un bref discours dans la commune de Cavaillon. « Le pays est divisé entre un groupe qui en souhaite le changement, le progrès et l’indépendance économique et un autre groupe qui veut enfoncer le pays dans l’abîme », a ruminé l’ex-sénateur, tout en demandant au peuple haïtien sa confiance afin de sortir le pays de ce marasme. « Ceux qui croient à une autre Haïti peuvent s’allier avec Pitit Desalin. C’est le peuple qui doit prendre en main le destin de ce pays. Ce n’est pas la communauté internationale et la bourgeoisie qui vont montrer la voie à ce pays », a enchaîné M. Moïse.

« Jean-Charles Moïse est la force de ce pays. C’est un homme de caractère, de conviction. Cette fois, le peuple va partager le gâteau », ont scandé certains militants dans la foule, à proximité de la place d’armes de Cavaillon. Jean-Charles Moïse s’est enorgueilli d’avoir ressuscité le projet dessalinien dont les autres concurrents ne veulent pas entendre parler.

Du haut de ses 65 ans, Nazer croit encore au changement de ce pays et à un lendemain meilleur pour sa progéniture. « Je suis une citoyenne qui croit au changement de ce pays. Je continuerai à voter tant qu’il y a des élections. Seul un fou ne vote pas ! La population doit choisir un candidat en son sein. Je ne voterai pas pour de l’argent, c’est pour cela que je viens ici », a-t-elle expliqué.

Sur tout le parcours menant à la Côte Sud, la frustration est visible et partagée entre ceux qui désirent avoir un t-shirt du leader et ceux qui souhaitent recevoir un peu d’argent.

À Tiburon, la limite de ce département, les citoyens n’ont pas manqué le rendez-vous, malgré la pluie qui s’abat sur la Côte. Jean-Charles Moïse se montre indigné de voir les jeunes faire la queue devant les ambassades afin de laisser Haïti. Moïse, qui ne cesse de se présenter comme un fils de paysan, dit connaître la situation du pays – prêt à toucher ses maux.

D’après lui, c’est inconcevable que des citoyens passent plusieurs jours sans rien se mettre sous la dent. Inimaginable que le taxi-moto devienne le boulot idéal. « Je viens pour résoudre le problème qui ronge le pays depuis plusieurs décennies », annonce-t-il. Celui qui prône l’idéal dessalinien promet de promouvoir la production du riz de Torbeck et développer une zone touristique dans le département, notamment sur la Côte Sud.

Jean-Charles Moïse annonce la rupture

Le patron de Pitit Dessalines n’en démord pas. Il prône la rupture partout où il passe. « Jean-Charles Moïse n’a pas de patron. Le véritable patron de Moïse, c’est le peuple haïtien, qu’il défend depuis 25 ans », dit-il avec fierté.
« Kominote entènasyonal la pa renmen m paske mwen gen yon rèv pou peyi a. Manje lajan moun k ap ofri 1000 goud yo, vote pou nimewo 28 la », a martelé Moïse, signalant qu’il n’a pas financé sa campagne avec de l’argent sale.

Selon Jean-Charles Moïse, les autres candidats ne peuvent pas prononcer ce discours, car ils ont leur fortune à l’étranger. « Nous allons faire la rupture avec la corruption et l’ingérence de la communauté internationale », a-t-il fulminé dans la foulée.

Toutefois, le prétendant à la magistrature suprême de l’État a tenu à souligner qu’il ne vient ni pour chambarder le pays ni pour mettre des bâtons dans les roues de la communauté internationale et de la bourgeoisie. « Je suis venu pour mettre de l’ordre dans le désordre », a-t-il laissé entendre.

Jean-Charles Moïse promet de poursuivre ceux qui ont détourné des fonds

Si l’on en croit Jean-Charles Moïse, son administration va poursuivre les dirigeants qui ont contribué au détournement des trois milliards de dollars de dette du fonds Petrocaribe. Ce pour restituer cet argent à l’État haïtien. Il a tenu ses propos lors de la clôture de sa campagne électorale dans la ville des Cayes, chef-lieu du département du Sud. Devant plus d’un millier de citoyens qui ne rêvent que d’une vie meilleure, Jean- Charles Moïse a rappelé ses convictions. Il se présente en tant qu’un bon capitaine de bateau. Il s’est engagé par ailleurs à poursuivre ceux qui ont détourné le fonds disposé pour la reconstruction de l’aéroport international des Cayes et l’hôpital de la ville. Germaine Feuillé, sœur d’Yvon Feuillé, qui a apporté son appui au candidat, appelle la population du Sud à se solidariser avec Jean-Charles Moïse.

AUTEUR

Michelson Césaire

mcesaire@lenouvelliste.com


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