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CCIO/Campagne électorale

D’un « débat présidentiel » à une causerie entre Jovenel Moïse et le public

vendredi 30 septembre 2016

Le débat présidentiel 2016 de la CCIO n’a pas eu lieu. Vendredi 29 septembre 2016, hôtel Karibe, Jovenel Moïse est seul sur la scène. Jean-Henry Céant, Moïse Jean-Charles et Jude Célestin ont brillé par leur absence.

Le public est là. Le candidat à la présidence du PHTK a le champ libre pour développer ses pensées et parler de son programme politique. Dès son entrée sur la scène, l’assistance lui offre un standing ovation. Les gens apprécient qu’il se soit présenté malgré l’absence des autres candidats à la présidence.

Roberson Alphonse, l’un des journalistes qui devaient animer le débat, souligne qu’il n’y aura pas de débat et invite le candidat à la présidence de PHTK à s’adresser à l’assistance pendant trois minutes avant de donner la possibilité aux participants de poser eux-mêmes les questions. Le débat présidentiel du secteur privé fait place rapidement à une causerie entre le public et le candidat du PHTK. « Je n’ai pas peur du débat comme les autres », lance Jovenel Moïse d’entrée de jeu. « Je voulais confronter mes idées avec celles des autres candidats. Vous voulez diriger le pays, vous devez pouvoir dire ce que vous allez faire, défendre votre position… », affirme-t-il comme pour tacler Jean-Henry Céant, Moïse Jean-Charles et Jude Célestin.

Jovenel Moïse est face à un public acquis à sa cause qui ne se fait pas prier pour l’applaudir à chaque déclaration, convaincante ou pas. Il a beaucoup de partisans et des membres de son parti dans la salle. Celui qui se fait appeler ‘’Nèg bannann nan’’ pense qu’en abandonnant le débat, les autres candidats à la présidence lui ont donné gagnant des élections.

Il demande à l’assistance de prendre note de l’absence des autres candidats. Il considère leur comportement comme un manque de respect envers la population. Selon lui, c’est aux électeurs de donner une réponse le 9 octobre à ces candidats.

Mettre en synergie la terre, le soleil, les rivières et les gens est la clé aux problèmes du pays, selon le leader des Tèt kale. Il se présente comme la solution aux problèmes d’Haïti. Il promet tout ou presque. Infrastructures agricoles, routes, une école aéronautique pour former des pilotes d’avion et d’hélicoptère, l’éducation pour tous, sécurité avec trois policiers par section communale, mettre le pays online pour permettre toute sorte de transactions via l’internet, énergie électrique, développement des parcs industriels, création d’emplois, le contrôle total des 350 kilomètres de frontière entre Haïti et la République dominicaine…

Beaucoup de promesses, mais pas un chiffre concret ni comment il va faire pour trouver l’argent pour appliquer sa vision de développement du pays. « Nous n’allons pas combattre la pauvreté. Nous allons créer de la richesse », dit-il.

Jovenel Moïse et l’UCREF

Le candidat à la présidence du PHTK rejette d’un revers de main le rapport de l’UCREF qui le présente comme quelqu’un qui a un passé peu orthodoxe dans les affaires en Haïti. Jovenel Moïse en profite pour se présenter comme un entrepreneur qui a fait tout dans la transparence. « Je suis un modèle pour vous qui me regardez. Je suis un exemple », avance-t-il. Une façon pour lui de dire qu’il est clean et qu’il n’a rien à se reprocher sur son passé. « M pa janm fè sak pa bon pou m rive kote m ye la a... », affirme-t-il.

Jovenel Moïse a donc essayé de démonter le rapport de l’UCREF qui l’accuse de blanchiment d’argent. Selon le candidat, il ne s’agit pas de 5 millions de dollars, contrairement à ce qu’affirme le rapport de l’UCREF, mais de 5 millions de gourdes, a-t-il dit. Il précise que les voitures achetées l’ont été grâce à un prêt de la BNC pour monter une affaire de vente d’eau. Le candidat s’enorgueillit d’avoir déjà liquidé cette dette.

Pour montrer qu’il ne va pas tolérer la corruption sous son administration, s’il est élu président de la République, Jovenel Moïse donne la garantie que le nettoyage commencera dans son propre entourage. Il promet de n’avoir que des gens honnêtes avec lui.

Comme explication à son absence au débat présidentiel de la CCIO, Moïse Jean-Charles a fait savoir via des proches qu’il ne pouvait pas laisser la campagne sur le terrain pour un débat. On a appris que Jude Célestin, pour sa part, n’a jamais confirmé sa participation à ce débat.

De son côté, le candidat de Renmen Ayiti, Me Jean-Henry Céant a sorti une note quelques heures après l’annulation du débat pour expliquer les raisons de son absence. Le candidat dit protester énergiquement contre la note tardive d’annulation du débat publiée par la CCIO faisant croire à un prétendu désistement. Me Jean-Henry Céant souligne qu’il a toujours été disponible et disposé à participer au débat tel que prévu, selon la programmation initiale pour les quatre candidats. »

Par ailleurs, à jour J- 9 des élections, Jovenel Moïse se félicite d’avoir déjà fait 118 communes sur plus de 140. Les autres communes, annonce-t-il, il les visitera avant la fin de la campagne électorale.

Laurent Tesserot de la CCIO, a exprimé ses regrets du fait que le débat n’a pu avoir lieu en raison de l’absence de 3 candidats sur 4. Avant et à la fin de sa causerie avec le public, Jovenel Moïse a eu droit à des standing ovation.

AUTEUR

Robenson Geffrard

rgeffrard@lenouvelliste.com


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