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Un service ambulancier héliporté désormais disponible en Haïti

vendredi 22 août 2014

Ayiti Air Anbilans (AAA), un service d’ambulance par hélicoptère, a lancé officiellement, jeudi à la Sonapi, ses opérations en présence, entres autres, du président de la République et de son épouse, de la ministre de la Santé publique et de directeurs d’hôpitaux. Il s’agit d’un service ambulancier héliporté qui vise à donner des soins médicaux d’urgence aux Haïtiens…, « indépendamment de l’endroit où ils se trouvent sur le territoire et des moyens dont ils disposent pour payer le vol ».

Le président se couche dans l’un des deux hélicoptères ambulances de l’AAA, garé dans un hangar à la SONAPI, sous les regards des techniciens de cette nouvelle institution installée dans le pays depuis quelques mois. Des journalistes/photographes s’engouffrent pour immortaliser la scène. Le président n’ira nulle part à bord de cet hélicoptère. Il n’est pas malade. Il voulait seulement tester le confort de l’appareil. « Héliporter des patients dont l’état critique nécessite l’intervention d’une ambulance et qui sont trop loin d’un service d’urgence adéquat pour y être transportés par la route », telle est la mission de cette nouvelle compagnie d’ambulance « à but non lucratif », lancée officiellement ce jeudi.

« Avec le lancement d’Ayiti Air Anbilans, nous faisons un grand pas en ce qui a trait aux soins d’urgence dans le pays », a déclaré le président de la République, notant que la création de ce service apportera un atout supplémentaire …au réseau ambulancier du pays. Pour Michel J. Martelly, cette initiative rendra plus sécuritaire l’implantation des établissements industriels, commerciaux et touristiques se trouvant dans les coins les plus reculés du pays. « Elle tient compte de la précarité économique affectant nos concitoyens et va fournir dans de meilleurs délais des réponses aux situations médicales d’urgence qui peuvent se présenter », explique le chef de l’Etat dans une allocution faite dans les deux langues du pays.

Selon le président Martelly « AAA permettra aux populations, défavorisées par l’inaccessibilité aux soins d’urgence, d’accéder rapidement aux centres de santé les mieux équipés du pays ». Tout en promettant la contribution de l’Etat pour faciliter la gestion et la pérennisation de cette nouvelle institution sanitaire, le leader au crâne rasé « souhaite [pourtant] qu’AAA soit à la hauteur des attentes générées par sa venue et que la collectivité nationale jouisse longtemps des bienfaits de son action ».

« Personne ne se verra refuser ce service, faute de pouvoir le payer », a promis d’emblée le cofondateur de Ayiti Air Anbilans, Patrick Dolan, qui a pris la parole bien avant le président. M. Dolan a précisé que le service sera fourni à tout le monde, indépendamment de ses moyens économiques. Sans vouloir donner un barème, il a indiqué que le service sera taxé en fonction des moyens économiques du patient et peut même être gratuit pour les plus démunis.

Un numéro pour contacter AAA ? Les responsables de l’AAA n’entendent pas encore donner un numéro de contact à la population. Ce, expliquent-ils en substance, afin d’éviter que des personnes déplacent les hélicoptères ambulances pour des cas qui ne vaudraient pas la peine. Par conséquent, ont-ils laissé comprendre, le patient ou sa famille doit entrer en contact avec le centre hospitalier le plus proche qui, à son tour, fera appel à AAA si nécessaire.

Selon le cofondateur, ce projet est financé par une compagnie américaine et des dons privés à hauteur de 4 millions de dollars. « Il s’agit d’un service ambulancier de pointe, poursuit-il, équipé de matériels nécessaires pour assurer la prise en charge des patients pendant le transport vers des centres hospitaliers spécialisés pour les soins intensifs. Le personnel est formé selon les normes internationales et de très talentueux stagiaires haïtiens sont actuellement en formation en technique de service médical d’urgence, entre autres, pour assurer la relève… », a dit le cofondateur de l’AAA dans un français à forte consonance anglaise mais compréhensible.

Quant à la ministre de la Santé publique et de la Population, elle voit déjà dans « le projet un renfort au travail de son ministère qui s’est donné pour tâche notamment de prendre en charge des urgences au niveau des institutions sanitaires du pays ». Florence D. Guillaume en a profité pour féliciter et encourager les initiateurs du projet.

Ce n’est pas le directeur de l’Office d’assurance accident du travail, maladie et maternité (OFATMA), Max St Albin, qui dira le contraire. « Ce projet arrive à point nommé pour appuyer les efforts déployés par les instances étatiques pour améliorer la qualité des soins de santé à la population », a déclaré M. St Albin, notant que « ce service ambulancier héliporté fera partie, entre autres, des bénéfices de l’assurance maladie qui seront proposés dans les jours à venir ».

11h31, c’est la pause à la Société nationale des parcs industriels (SONAPI). Plusieurs centaines d’ouvriers se montrent un peu partout dans le parc avant que les officiels ne quittent l’héligare.

Bertrand Mercéus
mbertrand@lenouvelliste.com


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