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Trump menace de cesser le rapprochement avec Cuba sans contrepartie

lundi 28 novembre 2016

"Si Cuba ne veut pas sceller un meilleur accord pour le peuple cubain [...], je mettrai fin à l’accord", a insisté le futur président américain.

Source AFP

Le président élu des États-Unis Donald Trump a, lundi, menacé pour la première fois de mettre fin au rapprochement historique avec Cuba, si La Havane ne donnait pas plus de contreparties en matière de droits de l’homme ou d’ouverture économique. « Si Cuba ne veut pas sceller un meilleur accord pour le peuple cubain, le peuple américano-cubain et les États-Unis dans leur ensemble, je mettrai fin à l’accord » de dégel annoncé le 17 décembre 2014 par le président Barack Obama et son homologue cubain Raúl Castro, a écrit Donald Trump sur Twitter, trois jours après la mort de Fidel Castro. C’est la première fois que le bouillonnant milliardaire menace explicitement de revenir sur l’un des acquis diplomatiques de Barack Obama. Dimanche, son entourage s’était borné à réclamer « un meilleur accord » que celui obtenu par le président Obama.

Une demande vague assortie d’une mise en garde des caciques républicains : l’administration démocrate sortante a fait trop de concessions aux castristes, notamment en allégeant l’embargo économique américain de 1962, sans assez de contreparties de La Havane sur les droits de l’homme, la démocratie ou l’économie de marché. « Répression, ouverture des marchés, liberté religieuse, prisonniers politiques : ces choses doivent changer pour que l’on ait une relation ouverte et libre, c’est ce que pense le président élu Trump », avait ainsi averti le président du Parti républicain Reince Priebus, prochain secrétaire général de la Maison-Blanche.

« Rien en retour »

La conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, avait aussi condamné l’administration Obama pour n’avoir « rien obtenu en retour » depuis le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba à l’été 2015. Le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, fils d’immigrés cubains anti-castristes, était lui aussi resté évasif sur une éventuelle abrogation des décrets présidentiels de Barack Obama qui ont permis d’alléger l’embargo sur Cuba dans les domaines des transports, des communications ou du commerce. L’ancien candidat à la primaire républicaine avait simplement réclamé de « la réciprocité de la part du gouvernement cubain ». Si la future administration Trump a donc pris soin de laisser la porte ouverte à la poursuite du dégel avec La Havane, elle a, en revanche, tapé à bras raccourcis contre le « tyran Castro » mort à l’âge de 90 ans.

Dès samedi, Donald Trump l’avait traité de « dictateur brutal qui a opprimé son peuple ». Des propos qui tranchent avec le communiqué de condoléances de Barack Obama qui avait qualifié le père de la révolution cubaine de « figure singulière » dont « l’histoire jugera de l’impact énorme ». Le rapprochement avec Cuba est à inscrire au chapitre de la politique de la main tendue de l’Amérique vis-à-vis de ses ennemis, une démarche constante de Barack Obama depuis 2009, comme il le fit aussi avec l’Iran. Lors de son voyage historique à La Havane en mars, le président américain sortant avait plaidé pour un processus de normalisation irréversible, tout en concédant que le « changement ne se fera(it) pas du jour au lendemain ». Et son successeur Donald Trump avait d’ailleurs au départ soutenu ce rapprochement, avant de le critiquer lorsqu’il était entré en campagne pour le Parti républicain.


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