MosaikHub Magazine

Quand passerons-nous aux choses sérieuses ?

mercredi 27 août 2014

Un cessez-le-feu illimité a été conclu entre Gaza et Israël ce mardi. Après 50 jours de bombardement, la paix reprend ses droits. Cette guerre fut désastreuse, mais nécessaire pour que Gaza desserre l’étau de l’Etat hébreux qui l’étouffe et pour qu’Israël réaffirme son droit de vivre en sécurité. Le Hamas encore une fois a gagné la bataille de l’image et des larmes et pris une option sur l’hégémonie palestinienne au détriment de l’OLP. Israël a fait ce qu’il sait si bien faire.

Autant la guerre fut abrupte, autant les deux belligérants ont su faire la paix. Sans s’aimer ni s’apprécier, ils ont su trouver chacun son compte.
La guerre est une affaire très sérieuse. Il faut savoir y entrer et en sortir.

A l’autre bout du monde, Manchester United a signé Di Maria, le joueur du Real Madrid. Les rumeurs n’ont pas agité le mercato plus d’une semaine que l’un des meilleurs de la sélection argentine du dernier Mondial est devenu le transfert le plus cher de la Première ligue.

Le Real sait ce qu’il perd et ce qu’il gagne dans cette séparation. L’équipe de Manchester sait ce qu’elle investit et ce qu’elle attend de son nouvel ange.
Pour les choses sérieuses, il n’y a pas de temps à perdre. Le football et ses millions sont des affaires sérieuses.

Manuel Valls a, d’hier à aujourd’hui, remanié profondément son gouvernement. Nous passons de Valls I à Valls II, en France. Dimanche, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon n’ont pas dégainé leur déclaration pour critiquer le gouvernement dont ils sont ministres qu’ils ont perdu leur portefeuille ministériel. Mieux (ou pire), c’est tout le gouvernement de Manuel Valls qui a fait ses valises. Le président François Hollande sitôt reçu la démission de son premier ministre l’a chargé de former une nouvelle équipe. En moins de vingt-quatre heures, ce fut chose faite.

On ne perd pas de temps avec les choses sérieuses. Dans les pays qui aspirent à l’être.
Ici, c’est le calme avant la tempête. Les sénateurs proches du pouvoir hésitent à mettre à exécution leur menace de démissionner. N’ont-ils pas assez confiance dans leur stratégie ? N’ont-ils pas assez reçu d’assurance en ce qui concerne leur avenir ? Ou réfléchissent-ils encore au bien-fondé de leur suicide parlementaire ?
Dans l’autre camp, le groupe des six semble à court de munitions. Martelly, en refusant le dialogue proposé par Dieuseul Simon Desras, leur enlève une nouvelle occasion de le ridiculiser ou de sortir de l’impasse où les six se sont retranchés.

Dans aucun pays sérieux une seule et même crise ne dure autant.
Après les rumeurs de retrait des visas, ce mercredi, l’Organisation des Etats américains (OEA), l’institution par laquelle tous les malheurs nous arrivent dans les élections en Haïti depuis 2000, va mettre ses pieds dans le bain. Une réunion de l’organisation hémisphérique est annoncée. Le budget des bailleurs de fonds est disponible, nul ne doute que nos amis et observateurs attentionnés vont nous encourager à prendre le chemin des élections.

Est-il besoin à chaque fois que les élections soient de peine et de douleur en Haïti ? Est-ce vraiment nécessaire que pour chaque élection nous pinaillions sur une improbable loi électorale ? Faut-il que chaque camps se déclare floué et vainqueur après chaque scrutin ? Sommes-nous sérieux ?


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