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La BRH modifie le mode de constitution des réserves obligatoires…

mardi 31 juillet 2018 par Charles

National -

La BRH, dans une circulaire datée du 23 juillet, annonce aux banques qu’à « compter du 1er août 2018, le mode de constitution des réserves obligatoires sur les passifs libellés en monnaies étrangères défini par la circulaire # 86-5 du 13 mai 1997 est ainsi établi : 7, 25 % monnaie nationale ; 92,5 % monnaie étrangère ».

Cette décision de la BRH, intervenant quelques mois après l’arrêté de « dédollarisation », est analysée. « En un mot, cette circulaire est destinée à retirer environ 4 milliards de gourdes de liquidité du système bancaire en les remplaçant par leurs équivalents dollars, $58 millions. Le but est d’éteindre les gourdes, en forçant un ralentissement ou une diminution du crédit gourdes (-0.7%, basé sur le montant au 12 juillet), pour freiner la dépréciation du change », a confié l’économiste Pierre Marie Boisson, notant que « les 4 milliards représentent environ le tiers du déficit de l’État pendant cet exercice fiscal ».
Impact sur les banques et le crédit…
« Les banques subiront une baisse notable de liquidités en gourdes au 1er août. Pour se rééquilibrer, une banque peut soit chercher à attirer des dépôts, ce qui forcerait à une hausse des taux d’intérêt, soit inciter des clients à rembourser des crédits en gourdes, en leur offrant des crédits en devises, ce qui entraînerait également une hausse des taux facturés sur les crédits en gourdes », a indiqué Pierre Marie Boisson.
« Compte tenu toutefois du volume de bons BRH disponible (14 milliards, en majorité possédés par la BNC, donc pas totalement disponible pour le système), il se pourrait que les banques ne fassent que ralentir l’octroi de crédit, sans hausse notable de taux. Ceci constitue le principal impact, sans compter bien sûr les pénalités éventuelles sur les déficits de position de réserves, vu que le temps imparti aux banques pour s’ajuster, une semaine, est très court. Tout ceci (hausse de taux d’intérêt, ralentissement du crédit) est susceptible de ralentir une économie fonctionnant déjà au ralenti et dont la croissance risque d’être considérablement pénalisée par le choc que vient de subir le secteur touristique, et de ce fait les secteurs servant celui-ci (commerce, production alimentaire, entre autres) », a longuement expliqué cet économiste senior qui, au passage, « estime l’ampleur de ce choc à au moins 3 points de pourcentage du PIB en 2018-19 ». « Le ralentissement entraîne des baisses de chiffres d’affaires de beaucoup d’entreprises, particulièrement dans les secteurs susvisés », a poursuivi Pierre Marie Boisson.
Roberson Alphonse


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