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Langues et cultures créoles : Frankétienne appelle à une prise de conscience

mercredi 10 octobre 2018 par Charles

À l’occasion de la cérémonie de lancement officiel du mois de langues et de cultures créoles le vendredi 5 octobre dernier, l’écrivain et peintre haïtien, Frankétienne, a plaidé pour une meilleure gestion de la chose publique, la société haïtienne. Courage, leadership, créativité, nouveauté et volonté sont entre autres capacités réclamées par l’artiste aux multiples contours.

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« Une nation est une création, une construction. Il est temps de prendre le risque de créer car le défi de création nous interpelle constamment », a déclaré Frankétienne, qui croit que la langue est intimement liée à la culture, à la politique d’une nation. Le changement dont a besoin Haïti, a poursuivi l’écrivain, réside dans notre capacité à prendre des risques. Plaidant pour de grands projets au bénéfice de la société haïtienne, l’auteur de « Dezafi » affirme que « notre société n’est pas encore une nation ».
Âgé de 82 ans et 6 mois, Frankétienne estime nécessaire de travailler dans l’intérêt de la langue créole afin d’apporter les changements nécessaires au développement social, culturel et économique d’Haïti. « Si peyi a koule, se nou tout k ap koule », estime le poète, soulignant qu’Haïti nécessite de véritables changements.
Dans son plaidoyer pour la prise de conscience des Haïtiens en général et de nos dirigeants en particulier, l’auteur de « Adjanoumelezo » exige par ailleurs un travail sur soi et appelle nos compatriotes à être créatifs et à œuvrer dans l’union et la fraternité. « An n pran konsyans paske nou gen yon travay pou nou fè andedan tèt nou, ak tèt nou et ak moun ki bò kote nou, pou nou voye peyi a monte paske si peyi a tonbe, penti nou, literati n, lang nou ap disparèt, nou menm tou ap disparèt », claironne Frankétienne.
L’homme, pour qui l’haïtianité a beaucoup d’importance, croit que les décideurs doivent prendre en main le destin d’Haïti. Selon lui, la langue, la culture et la politique sont intimement liées. Il invite les jeunes à développer le sens de responsabilité en vue d’apporter à la société haïtienne des choses nouvelles lui permettant d’aller de l’avant.
Abordant l’importance de la langue créole, Frankétienne dit s’ériger contre toute forme de mépris et de discrimination à l’endroit de cette dernière. « Considérer la langue créole comme un outil flambant neuf qu’on se plaira à découvrir et qu’on caressera du matin au soir », a-t-il conseillé.

Woody Duffault
Auteur

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