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Funérailles ce samedi du professeur Roger Petit-Frère

vendredi 16 août 2019 par Charles

Les funérailles du professeur Roger Petit-Frère seront chantées le samedi 17 août 2019 au Parc du souvenir à partir de 8 heures du matin, a annoncé la famille du défunt. Avant les obsèques, la Société haïtienne d’histoire et de géographie (SHHG) organise le vendredi 16 août 2019, à l’auditorium de la Faculté de médecine et de pharmacie (FMP) à la rue Oswald Durand, une cérémonie d’hommage en mémoire du professeur décédé le jeudi 8 août 2019 à l’âge de 77 ans à la suite d’un infarctus massif.

Cette cérémonie d’hommage pour saluer la mémoire du professeur Roger Petit-Frère prévue pour vendredi, entre 1heure et 5 heures de l’après-midi sera marquée par la présence d’une pléiade de personnalités. On peut citer : Pierre Buteau (Société haïtienne d’histoire et de géographie), Vernet Henry, Alvarès Louis, Tony Cantave, Yanick Lahens, Roosevelt Millard (INAGHEI), Marie Claudèce Joseph (UNIFA), Josselin Val (INUTECH), Frantz Duval (Le Nouvelliste), Marc Arthur Fils-Aimé (ICKL), Céligny Darius (Village d’enfants SOS), Suzy Castor (CRESFED), Bernadette Edmé, Roody Edmé, Josué Mérilen, Louis René Barlatier, Hidalbert Pierre Jean, les enfants de Roger et ses proches parents. Un comité organisateur constitué d’un groupe d’amis proches, de collègues et d’anciens étudiants a été mis sur pied immédiatement après la nouvelle du décès en vue de rendre un hommage appuyé et bien mérité au professeur Roger Petit-Frère.
Cette équipe composée de Tony Cantave, Gina Raymond, Bernadette Edmé, Nelson Bellamy, Margareth René, Venise Dubique Guitheau, Marie Claudèce Joseph, Sandra Dorzin, Anitaëlle Mécéjour et Martine St-Vil estime que le départ inattendu du professeur est un coup dur pour la communauté universitaire en particulier et pour le pays en général. Pour certains, Roger Petit-Frère était à la fois ami d’enfance et camarade ; d’autres sont d’anciens élèves, étudiants qui sont devenus collègues. Il avait la capacité de mettre ses amis en réseau même s’ils sont issus de plusieurs générations.
« L’homme était un grand rassembleur. Grand ami de l’humanité, Roger Petit-frère était d’une simplicité remarquable ; il était ouvert aux gens les plus simples tout comme à ceux qui pouvaient montrer une certaine distinction. Libre penseur, Roger combattait toute forme d’aliénation et déconstruisait tous les dogmes établis. Il entretenait par ailleurs un rapport égalitaire remarqué avec les femmes. Nos expériences avec Roger déclinent tous ces aspects et il a profondément imprégné ces valeurs et ces qualités en nous », confient les membres.
Certains considèrent le professeur Roger Petit-Frère comme un compagnon de route de la gauche. Il était au-dessus de tous les clans et gardait avec distance tous les partis politiques. Ayant fait le bilan critique de mai 68, il remettait en question les dogmes du marxisme tout en utilisant le matérialisme dialectique et historique comme cadre d’analyse, sans cesse mis à jour à la lumière des connaissances nouvelles.
« Nous vivons le départ de Roger Petit-Frère avec une grande peine. Nous sommes à la fois dévastés et perdus : le monde devient forcément plus lourd avec son départ. Nous avons perdu un mentor, un guide, une lumière, une référence pour tout le monde. L’homme était perspicace, serein, d’une intelligence déroutante, il pouvait observer la réalité de son temps d’un œil que lui seul possédait. Homme de vaste culture, il cernait sans problème les contributions les plus importantes des différentes disciplines des sciences à la fois entre elles et sur la société. En un mot, Roger Petit-Frère était un érudit. Grand viveur, Roger savourait la vie. Et avec lui, ses amis apprenaient à aimer la vie. Une qualité rare de notre temps : le professeur avait du temps pour écouter avec patience tout le monde », indiquent-ils.
Né à Saint-Louis du Nord le 9 février 1942, le professeur Petit-Frère a d’abord enseigné les mathématiques au lycée de Port-de-Paix, puis l’histoire dans des lycées et collèges de la capitale au moment où il étudiait les sciences sociales à l’Ecole normale supérieure (ENS) et le droit à la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université d’État d’Haïti. À la fin des années 60, Roger Petit-Frère part pour le Canada où il a poursuivi ses études en histoire et en sciences politiques. Il présente sa thèse de maîtrise sur « L’idéologie dans la musique haïtienne ». Il a enseigné pendant un certain temps dans des CEGEP du Québec. De retour en Haïti en 1973, il reprit l’enseignement des sciences sociales.

Amos Cincir
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