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3 septembre 1792, Le sexe de la princesse de Lamballe sert de moustache à ses bourreaux.

mardi 2 septembre 2014

Après sa mort, le corps de la confidente de Marie-Antoinette subie les pires outrages .

Le 3 septembre 1792, vers 8 heures du matin, deux gardes nationaux pénètrent dans la cellule de la princesse de Lamballe à la prison de la Force. Sans égard pour son air défait, ils lui intiment l’ordre de les suivre pour être transférée à la prison de l’Abbaye. Arrêtée le 10 août précédent aux Tuileries avec le couple royal, la surintendante de Marie-Antoinette a une mine de déterrée. Celle de Montebourg apprenant qu’il vient d’être lourdé du gouvernement par Valls... Elle n’a pas dormi de la nuit. Ou si peu.


Elle a rêvé que Marat l’égorgeait sur un monceau de cadavres avant de lui dévorer le coeur. Elle refuse aux deux gardes de quitter sa cellule car elle a entendu parler de massacres perpétrés depuis la veille dans les prisons parisiennes est parvenue jusqu’à elle. Du reste, toute la nuit, elle a entendu les cris, les hurlements, les roulements de tambours, les injures et les râles. La tuerie aurait été déclenchée par la rumeur d’un complot aristocratique. Le peuple mené par de sanguinaires sans-culottes égorge des centaines de nobles, mais aussi de prêtres, de femmes et d’enfants. Ils sont éventrés, démembrés, hachés, piétinés, désossés et même bouffés ! En Irak, les leaders de l’état islamique s’élèvent contre une telle cruauté...

Les détenus égorgés à la chaîne

Face au refus de la détenue, les deux gardes nationaux partent chercher de nouveaux ordres. Pendant ce temps, la foule rassemblée autour de la prison commence à scander le nom de Lamballe pour réclamer sa mort. Celle-ci tombe évanouie. Sa femme de chambre, qui n’a pas voulu la quitter, la fait revenir à elle. Elle délire. Vers 11 heures, la porte s’ouvre avec fracas, poussée par les deux mêmes gardes nationaux qui lui ordonnent de venir à l’instant parler à des commissaires de la commune l’attendant au greffe. Il ne fait pas bon faire attendre le citoyen Mélenchon... Le temps de passer une robe blanche toute simple et d’enfermer sa magnifique chevelure blonde dans un bonnet de coton, la princesse les suit. Comme elle hésite encore, ils l’empoignent sans ménagement par le bras.

Dans le greffe, plusieurs sinistres membres du comité de surveillance de la Commune du 10 août, ceints de leur écharpe, jugent les détenus à la chaîne. Aussitôt condamnés à mort, ils sont égorgés par des hommes couverts de sang. À la vue des cadavres ensanglantés, la princesse de Lamballe s’évanouit de nouveau. Sa femme de chambre la relève. Les menaces reprennent de plus belle. Elle perd de nouveau connaissance, se tordant sur le sol. Enfin, la voilà en état de répondre.

"Si vous ne jurez pas, vous êtes morte"

Un juge brandit trois lettres qui ont été trouvées dans son bonnet, dont une de Marie-Antoinette. L’interrogatoire débute :

- Qui êtes-vous ?

- Marie-Louise, princesse de Savoie.

- Votre qualité ?

- Surintendante de la maison de la reine.

- Aviez-vous connaissance des complots de la cour au 10 août ?

- Je ne sais pas s’il y avait des complots au 10 août, mais je sais que je n’en avais aucune connaissance.

- Jurez la liberté, l’égalité, la haine du roi, de la reine et de la royauté.

- Je jurerai facilement les deux premiers, je ne puis jurer le dernier, il n’est pas dans mon coeur.

Entendant cette réponse, un ancien valet de chambre de la princesse mêlée à la foule se penche vers elle. "Jurez donc, si vous ne jurez pas, vous êtes morte." La princesse se tait. Alors, le juge prononce la phrase : "Qu’on élargisse madame."

"Je suis perdue"

Comment faut-il interpréter cet ordre ? Certains le prennent au premier degré : le tribunal fait relâcher la princesse. Celle-ci sort donc par le guichet. Voyant les cadavres des détenus assassinés, elle aurait été prise d’un malaise. D’où la méprise des tueurs, qui, la croyant déjà frappée, abattent leurs armes sur elle. Pour d’autres, la phrase du juge est un code arrêté avec les tueurs pour les appeler à frapper. Madame de Lamballe sort donc dans la cour de la prison. Quelqu’un lui recommande de crier "Vive la nation". Mais la vue des cadavres lui fait dire : " Fi ! L’horreur !" Elle ajoute : "Je suis perdue." Aussitôt, un garçon perruquier ivre tente de lui enlever sa perruque à la pointe de son sabre. Il fend le front de la malheureuse, qui s’effondre en sang. Deux hommes grimaçant de haine la saisissent sous les bras pour l’obliger à marcher sur les cadavres. Elle est au bord de la syncope. Dans la foule, des voix crient " grâce, grâce !". De La Villardière leur jette : "Pas question, laissez-moi achever mon reportage d’abord." Les assassins hésitent quelques secondes, mais un certain Charlat, tambour de son état, lui porte un terrible coup de bûche à la tête qui l’étend raide. De multiples coups de pique l’achèvent.

Le nègre Delorme, ramené de Saint-Domingue par Fournier l’Américain, s’empare du cadavre pour le déshabiller et éponger le sang afin d’en faire admirer la blancheur aristocratique. Ses gros doigts violent la morte. Il est hilare. La foule s’époumone. Les yeux brillent d’une fureur incontrôlable, les gorges hurlent des insanités, les bras dessinent des obscénités. Un garçon boucher nommé Allaigre s’empare de la tête de la princesse, qu’il sectionne adroitement avec un long couteau de boucher. C’est atroce. L’homme s’enfuit avec son butin sous le bras, bientôt il plantera la tête sur une pique. Pendant ce temps, on continue de profaner le corps dénudé de la princesse. On lui découpe les mamelles. Le même Charlat déchire les entrailles et arrache le coeur. Plus horrible, un inconnu découpe le sexe, qu’il porte à sa bouche pour en faire une moustache. Certains rapportent des scènes d’anthropophagie. Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est fantasmé ? On ne le sait pas. Nicolas Sarkozy se prend à rêver d’en faire de même avec Marine le Pen...

Insulter le couple royal

Pendant ce temps, la troupe qui s’est emparée de la tête et du coeur entreprend une tournée de Paris pour montrer son trophée. Premier arrêt chez un marchand de vin, rue du cul-de-sac des Prêtres. Les égorgeurs déposent madame de Lamballe sur le comptoir pendant qu’ils vident des pichets de vin. Depardieu trinque avec eux... Après avoir obligé le tenancier à boire, la troupe repart. Deuxième arrêt chez un perruquier pour qu’il "accommode la tête de madame de Lamballe". Menacé de mort, il lui faut obéir. Il lave la longue chevelure blonde collée par le sang, la tresse et la poudre. "Au moins, maintenant, Antoinette peut la reconnaître", lance malicieusement quelqu’un.

Le cortège prend la direction de l’abbaye de Saint-Antoine pour présenter la tête et le coeur à l’abbesse, ancienne amie de la princesse. Cette politesse effectuée, Charlat, qui tient toujours la pique, prend la direction de l’hôtel de Toulouse, demeure de la princesse, pour "faire baiser à cette... ses beaux meubles", mais il y renonce pour se rendre aux Tuileries. Comme on ne les laisse pas entrer avec leur sanglant trophée, ils font demi-tour. C’est alors que surgit l’idée de se rendre à la prison du Temple pour insulter et effrayer le couple royal.

La tête récupérée par un proche

Trois heures viennent de sonner. Sortant de table, Louis XVI et Marie-Antoinette font une partie de trictrac. Ils entendent une rumeur qui s’enfle. Des tambours battent. Bientôt le cortège est sous leur fenêtre. Des hurlements. Que se passe-t-il ? Un garde municipal, qui découvre le spectacle hideux, referme aussitôt les fenêtres et les rideaux pour épargner le couple royal. L’agitation s’accroît dans la rue. On prend peur. Stéphane Bern va faire pipi. "Oh que j’ai peur ! Oh que j’ai peur !" Plusieurs officiers accourent dans la pièce en demandant au roi de se montrer à la fenêtre pour calmer la foule. Louis XVI exige de savoir ce qui se passe. Un jeune officier répond : "Eh bien, Monsieur, puisque vous voulez le savoir, c’est la tête de madame de Lamballe qu’on veut vous montrer." Ces mots glacent d’horreur la reine, qui s’évanouit. Ses enfants fondent en larmes. Dehors, les cris se font plus menaçants. On injurie la reine. Les gardes municipaux empêchent l’horrible cortège de pénétrer dans la prison du Temple en plaquant un ruban tricolore sur la porte d’entrée. Colère des tueurs. Finalement, on négocie. Les assassins de la princesse sont autorisés à faire le tour de la tour du Temple, où loge la famille du roi.

La balade n’est pas achevée. Madame de Lamballe va maintenant se promener sous les fenêtres du Palais-Royal pour faire un petit coucou au duc d’Orléans, son beau-frère, qui déjeune. Il en perd l’appétit. Direction les Halles, où un boucher s’empare du coeur, le hache et offre à la foule de le manger. Le steak tartare ne faisant pas encore partie de la gastronomie française, tout le monde refuse. Les chiens se régalent. Enfin, la tête et même le corps que les barbares traînaient avec eux sont jetés sur un tas de cadavres devant le Châtelet. Un proche de la famille de Lamballe, qui avait suivi les assassins toute la journée, parvient à récupérer la tête pour la remettre à monsieur le duc de Penthièvre, beau-père de la princesse de Lamballe, qui la fait enterrer à Vernon. À Moscou, Poutine s’exclame : "Est-ce là, la France qui me reproche de protéger les Russes d’Ukraine ?"
C’est également arrivé un 3 septembre
2006 - Le joueur de tennis André Agassi prend sa retraite après son élimination par Benjamin Becker.

2006 - La sonde européenne Smart-1 s’écrase, comme prévu, sur la Lune.

1980 - Sortie du film de Maurice Pialat Loulou avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert.

1976 - La sonde Viking 2 atterrit sur Mars et envoie les premières images en couleur de la surface.

1944 - Anne Frank et sa famille prennent le train pour le camp d’Auschwitz-Birkenau.

1939 - Citroën présente le prototype officiel de la 2CV. Traction avant, faible consommation.

1939 - La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne.

1928 - Découverte de la pénicilline par le savant britannique Alexander Fleming.

1840 - Eugène Delacroix est chargé de la décoration de la bibliothèque du palais du Luxembourg, à Paris.

1826 - L’USS Vincennes quitte New York, devenant le premier vaisseau américain à faire le tour du monde.

1791 - Vote de la Constitution française faisant de la France une monarchie constitutionnelle.

1535 - Jacques Cartier aperçoit des bélugas dans le fleuve Saint-Laurent du Canada.


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