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Champagne millésimés : l’exception dans l’exception

vendredi 18 décembre 2020 par Charles

Dans les grandes années, naissent des cuvées sans assemblage. Un vin de caractère qui offre un grand potentiel de garde.

Par Ophélie Neiman

Et de trois ! En Champagne, l’année 2020 a beau être chahutée par la crise sanitaire, la vendange suscite, pour la troisième année d’affilée, des superlatifs chez les vignerons et maisons de champagne. Grand, excellent ou exceptionnel, ce millésime ? Il faudra attendre plusieurs années pour en goûter la saveur. La réglementation d’un champagne millésimé exige un élevage de trois ans au minimum avant d’être commercialisé. Dans les faits, il est rarement proposé à la vente avant les cinq ans qui suivent la récolte. Et patiente parfois dix ans, voire plus, dans les caves de la maison.

En tout cas, après une année 2017 tout juste correcte, 2018 est considérée comme étant grandiose pour le champagne, en quantité comme en qualité. 2019 conserve le niveau. 2020 se montre plus modeste sur le poids de la vendange mais la beauté des raisins est extrêmement prometteuse.

Il n’est pourtant pas habituel de commenter les millésimes du fameux effervescent. Omniprésent dans le vocabulaire bordelais, « millésime » est un mot rare quand il s’agit de champagne. Plus de 85 % des bouteilles produites n’affichent aucune année de naissance sur leur étiquette. Exception dans le vignoble français, le champagne est un produit d’assemblage. Assemblage de terroirs, mais aussi de millésimes. Dans la plupart des flacons, la vendange qui sert de base est complétée par ce qu’on appelle des vins de réserve, plus âgés, en plus ou moins grande proportion. Le but est d’assurer un goût constant, quelles que soient les vicissitudes de la météorologie.

Reflet du caractère de l’année
Mais parfois, dans les grandes années, naissent les cuvées millésimées, qui se passent de la présence de vins plus vieux. Elles reflètent alors le caractère de l’année. Une exception dans l’exception, donc. La cuvée millésimée est, par nature, rare. Produite uniquement quand l’année le mérite. Elle est aussi plus chère, par rapport aux cuvées classiques. Car elle demande plus de travail, plus de patience. En général, plus la bouteille a passé de temps à maturer en cave avant d’être dégorgée, afin d’être mise sur le marché, plus son prix enfle. Elle complète alors la gamme des champagnes d’une maison, au même titre que le rosé, le demi-sec ou la cuvée prestige, cette dernière souvent millésimée aussi.

« La décision de mettre à part un millésime spécifique appartient à chaque domaine. » Vincent Perrin, directeur général du Comité Champagne

« La décision de mettre à part un millésime spécifique appartient à chaque domaine, précise Vincent Perrin, directeur général du Comité Champagne, la structure qui chapeaute tous les acteurs du vignoble. On ne peut pas le généraliser. 2017 fut une année exceptionnelle dans la Côte des Bar, mais pas ailleurs en Champagne. »

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