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Dans la tempête, Hollande décidé à agir « jusqu’au bout »

vendredi 5 septembre 2014

VIDÉOS - En marge du sommet de l’Otan, le chef de l’État a riposté aux attaques tous azimuts. Il exclut de démissionner et de dissoudre l’Assemblée nationale.

Pas question de laisser s’installer un débat sur sa légitimité. En plein sommet de l’Otan consacré aux risques de guerre en Ukraine et en Irak, le président de la République a pris soin, lors d’une conférence de presse, de répondre aux questions sur son affaiblissement historique dans les enquêtes d’opinion. « J’agis et j’agirai jusqu’au bout », a martelé François Hollande avec gravité et une émotion inhabituelle chez lui. « J’ai été élu pour cinq ans par le peuple français, je suis à mi-mandat, il n’y a pas de sondage, aussi difficile soit-il (…) qui puisse interrompre le mandat que donne le peuple au président de la République », avait-il auparavant rappelé.

Qu’un président de la République en exercice prenne le soin d’apporter une telle précision dans un tel cadre constitue en soi un événement jamais vu. « Nous sommes ici au Conseil de l’Otan, là où se décident la paix, la guerre, la sécurité de l’Europe, de la France et ce sont les seuls sujets qui, depuis 48 heures, m’ont mobilisé pour la France », a rappelé François Hollande en préambule de son intervention.

C’est dire si les récents sondages ont porté un coup au pouvoir et ont été pris très au sérieux par l’Élysée. « Il y a un risque républicain dans le pays », confiait récemment un ministre de poids. Donné battu par Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017, s’il devait l’affronter, François Hollande entre dans une zone inconnue. Dans l’histoire de la Ve République, c’est la première fois qu’une enquête d’opinion valide l’hypothèse d’une victoire de l’extrême droite lors d’une élection présidentielle. « Il faut prendre ce sondage globalement au sérieux », prévient Gérard Le Gall, spécialiste de l’opinion qui avait participé à la campagne de François Hollande en 2012.
D’autant que le pire n’est peut-être pas encore passé. Outre l’affaire Thévenoud, démissionné en catastrophe jeudi soir pour raisons fiscales, les ravages sur l’opinion du livre de l’ex-compagne du président, Valérie Trierweiler, n’ont pas encore eu le temps de produire leurs effets. Elle y assure notamment que le président parle des pauvres comme des « sans-dents », de quoi briser le dernier trait de caractère positif que voulaient bien lui reconnaître les Français : sa sympathie et sa proximité. Mais surtout de quoi offrir un catalyseur à tous les mécontentements qui s’exprimaient jusqu’alors de façon éparse dans la société.

« Je ne laisserai pas mettre en cause la conception de mon action au service des Français, et notamment de la relation humaine que j’ai avec les plus fragiles, les plus modestes, les plus humbles, les plus pauvres, parce que je suis à leur service et parce que c’est ma raison d’être, tout simplement ma raison d’être », s’est défendu François Hollande avec fermeté.

En terminant son intervention à l’Otan, le président a assuré qu’il « ne répondrait plus à aucune autre question là-dessus ». Sa prochaine grande conférence de presse est prévue pour le 18 septembre. Mais d’ici là, Hollande n’en a pas forcément terminé avec sa série noire de la rentrée. L’ex-ministre de l’Écologie Delphine Batho, débarquée sans ménagement du gouvernement Ayrault, s’apprête elle aussi à publier un livre dans lequel elle dénonce une connivence au sommet de l’État avec « les lobbys et les puissances financières ».


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