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Commémoration du 208ème anniversaire de la mort de Jacques 1er

lundi 27 octobre 2014

Institut français en Haïti

Pour commémorer les 208 ans de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines au Pont-Rouge le 17 octobre 1806, le professeur Pierre Josué Agénor Cadet a animé une conférence- débat à l’Institut français d’Haïti dans l’après-midi du jeudi 16 octobre 2014. Politologue, essayiste, poète, nouvelliste, professeur de sciences sociales, directeur du lycée Fritz Pierre- Louis, Agénor a expliqué le thème de cette rencontre intellectuelle : « La fin tragique de la mort de Dessalines ou le caractère destructeur des passions politiques. »

Il a retracé brièvement la vie et le parcours de Jean-Jacques Dessalines, né en Afrique de l’Ouest en 1758. Déporté dans la colonie française, il a travaillé comme esclave dans les champs avant de rejoindre la rébellion noire qui éclate dans la colonie à la faveur des mouvements d’émancipation provoqués par la Révolution française. Tout au long de son exposé, l’auteur de l’essai « Le prix du bicentenaire » a analysé, dans un premier temps, les actes et les faits importants qui ont marqué l’existence de Dessalines, l’un des fondateurs de la nation haïtienne, le père de l’indépendance, l’une des figures marquantes de notre histoire qui s’est affirmée au sein de l’Armée indigène après la déportation de Toussaint Louverture, le Spartacus noir. Il a ensuite développé les circonstances et les raisons entourant la mort de celui qui a été assassiné par ses frères d’armes.

L’orientation de la politique agraire de Dessalines, la lutte contre la corruption, son autoritarisme et sa politique économique, la question d’ambition politique des généraux, Alexandre Pétion en particulier, son refus de créer une classe de noblesse dans le nouvel État, sa volonté de pratiquer la justice sociale, la désorganisation de l’armée, le laisser-aller et la corruption rencontrée dans certaines administrations étatiques sont parmi les arguments cités par le conférencier pour expliquer ce crime regrettable.

« Voulant continuer la politique de Toussaint Louverture, notamment le recours aux travaux forcés dans les plantations, afin d’éviter un retour à une économie de subsistance, il a manifesté une hostilité bien plus ouverte à l’égard des Blancs. Il a confisqué leurs terres, leur a interdit tout droit de propriété et, peut-être parce qu’il les a considérés comme des ennemis potentiels en cas de nouvelle invasion française, a lancé une campagne d’extermination. Les massacres contre les anciens libres et les lois sur la propriété empêchant les Blancs de prendre à nouveau le dessus sur les Noirs qui composent plus de 80 pour cent de la population, Jean-Jacques Dessalines a exercé une discrimination à l’ encontre de l’élite mulâtre. Il est assassiné au pont Larnage, appelé aujourd’hui Pont-Rouge, dans la matinée du 17 octobre 1806. Son corps tranché fut jeté aux pâtures », souligne le professeur.

Le panéliste a invité le public à méditer sur le sens de la vie de Dessalines qui a lutté jusqu’au crépuscule de ses jours pour l’intégrité territoriale, l’unité et la souveraineté nationale. Il nous a conviés à nous remémorer le souvenir de ce soldat têtu, rebelle et téméraire, lui qui, durant la guerre de l’indépendance, a joué un rôle de premier plan pour la liberté des siens, et qui avait placé les intérêts nationaux au-dessus des intérêts de classe.

Schultz Laurent Junior


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