
Louis de Funès, l’art de la mimique
L’acteur devait être à l’honneur d’une grande rétrospective à la Cinémathèque de Paris à partir du 1er avril, repoussée à cause de l’épidémie de Covid-19. En juillet 2019, le festival de La Rochelle lui consacrait déjà une riche programmation, ainsi qu’à un autre maître de la grimace, Jim Carrey.
Par Jacques Mandelbaum Publié le 05 juillet 2019 à 14h33 - Mis à jour le 01 avril 2020 à 12h23
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A La Rochelle, havre cinéphile bon enfant et bon public, on célébrait cette année 2019, entre mille choses, le triomphe de la mimique. Conjoints pour l’occasion, deux grands maîtres du genre officiant de part et d’autre de l’Atlantique étaient convoqués, Louis de Funès et Jim Carrey. Présentée sous les mêmes auspices dans le programme, cette double rétrospective fut en fait disjointe dans la chronologie festivalière, et pas davantage réunie par une tentative de présentation et de problématisation communes. Il est regrettable qu’une aussi bonne idée soit ainsi laissée en friche.
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Les raisons de rire étant ce qu’elles sont aujourd’hui, l’occasion était néanmoins à saisir. On revit donc, en compagnie d’un public moyennement mobilisé, neuf titres du « Fufu » national. Les immarcescibles, bien sûr (La Grande Vadrouille, Oscar, La Folie des grandeurs, Les Aventures de Rabbi Jacob), mais encore certains oubliés (de Funès interpréta plus de cent rôles au cinéma), dont la présence dans cette mini-rétrospective donnait à penser que justice devait leur être rendue.
Ce n’est pas totalement le cas. Du moins quelques titres méritaient-ils le dépoussiérage. C’est le cas de Ni vu ni connu (1957) d’Yves Robert, l’un des tout premiers grands rôles de l’acteur. Adapté d’Alphonse Allais, le récit oppose un braconnier malicieux (de Funès) à un garde-champêtre incompétent (Moustache). Sous la désuétude de la guéguerre provinciale façon fifties, on apprécie l’anarchisme tendre d’Yves Robert. Faites sauter la banque (1963) de Jean Girault, c’est Le Trou (1960) de Jacques Becker version Pieds nickelés. Un petit commerçant, ruiné par le banquier d’en face (Jean-Pierre Marielle en aigrefin condescendant), décide de récupérer ses économies en creusant avec sa petite famille un tunnel jusqu’à la chambre forte de la banque.
Incontestable génie comique
Charles
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