Antoine Compagnon : « Le bac comme le brevet des écoles ne servent plus à rien »
ENTRETIEN - L’écrivain livre une réflexion sur les critères de sélection alors que les grandes écoles et les examens en général suscitent maintes interrogations.
Par Marie-Laetitia Bonavita
« La faillite des élites politiques ? Je me demande plutôt comment on peut encore avoir envie d’en faire partie. Les politiques sont poursuivis judiciairement à tout bout de champ… Même en pleine crise sanitaire », confie Antoine Compagnon. Jean-Christophe Marmara/JC MARMARA / LE FIGARO
L’École polytechnique appartient aux grands mythes de la nation française. Être passé par l’X est un titre de noblesse républicaine, un sésame à vie. Spécialiste de littérature française, notamment de Baudelaire, Antoine Compagnon, qui vient de donner son dernier cours au Collège de France, est lui-même polytechnicien (X 1970). Il a accepté de préfacer l’ouvrage À Polytechnique, X1901, d’Hervé Joly, directeur de recherche au CNRS (Flammarion). Une enquête très fouillée sur la promotion de 1901, emblématique du siècle nouveau, qui conduit à s’interroger sur la méritocratie.
LE FIGARO.- Pourquoi avoir préfacé ce livre ?
Antoine COMPAGNON.- Hervé Joly dirige le Collegium de Lyon, un institut d’études avancées dont je suis membre du conseil scientifique. Cet été, il m’a envoyé son manuscrit en me demandant de le préfacer. Je l’ai lu d’une traite. Pourquoi a-t-il choisi la promotion 1901 ? Celle-ci ne comporte ni grand savant, ni grand ingénieur, ni grand homme politique, ni grand industriel, ni
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Charles
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