MosaikHub Magazine

Rodolphe Jaar inculpé aux Etats-Unis dans le complot d’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse

samedi 22 janvier 2022 par Charles Sterlin

Rodolphe Jaar, 49 ans, Haïtiano-Chilien, présenté ce jeudi après-midi au juge Lauren Louisin du district sud de la Floride, « est accusé d’avoir conspiré en vue de commettre un meurtre ou un enlèvement en dehors des États-Unis et d’avoir fourni un soutien matériel entraînant la mort, en sachant ou en ayant l’intention que ce soutien matériel soit utilisé pour préparer ou exécuter la conspiration de meurtre ou d’enlèvement », a révélé un communiqué du ministère de la Justice des Etats-Unis, jeudi 20 janvier 2022. « Jaar est le deuxième individu à être inculpé et arrêté aux États-Unis pour son rôle dans le complot d’assassinat », selon ce communiqué, soulignant que Jaar et d’autres personnes - dont un groupe d’environ 20 citoyens colombiens et un certain nombre de citoyens haïtiens-américains à double nationalité - ont participé à un complot visant à enlever ou à tuer le président haïtien. « En particulier, comme il est allégué, Jaar était présent lorsqu’un autre conspirateur ("co-conspirateur #1") a obtenu la signature d’un ancien juge haïtien sur une demande écrite d’assistance pour favoriser l’arrestation et l’emprisonnement du président Moïse », a indiqué ce communiqué.

Selon la plainte, lit-on dans le communiqué, le 28 juin 2021, le co-conspirateur numéro un, qui possède la double nationalité haïtienne et américaine, s’est rendu d’Haïti aux États-Unis dans le cadre de la conspiration et a fourni le document à d’autres personnes, puis a repris l’avion de Floride pour Haïti le 1er juillet 2021, afin de participer à l’opération contre le président.

Alors que le complot visait initialement à kidnapper le président haïtien dans le cadre d’une prétendue opération d’arrestation, il a finalement abouti à un complot visant à tuer le président. La plainte allègue également que le 7 juillet 2021, plusieurs co-conspirateurs ont pénétré dans la résidence du président Moïse en Haïti avec l’intention et le but de le tuer, et que le président a effectivement été tué.

Selon cette plainte, Jaar était chargé de fournir des armes aux co-conspirateurs colombiens pour faciliter la réalisation de l’opération. Plusieurs des co-conspirateurs colombiens ont également séjourné dans une résidence contrôlée par ce dernier. Après l’assassinat, ce dernier aurait communiqué avec le co-conspirateur numéro 1 et d’autres personnes pour aider les Colombiens et le co-conspirateur numéro 1 un alors qu’ils se cachaient des autorités haïtiennes, a détaillé ce communiqué. Le co-conspirateur numéro 1 a ensuite été arrêté par les autorités haïtiennes et reste en détention en Haïti. Jaar a été arrêté en République dominicaine et a accepté de se rendre aux États-Unis.

S’il est reconnu coupabledes accusations contenues dans la plainte, Jaar risque une peine maximale d’emprisonnement à vie. Un juge du tribunal fédéral de district déterminera la peine après avoir pris en compte les lignes directrices américaines en matière de peines et d’autres facteurs statutaires, lit-on dans ce communiqué.

L’annonce a été faite par le procureur général adjoint Matthew G. Olsen de la division de la sécurité nationale du ministère de la Justice, le procureur Juan Antonio Gonzalez du district sud de la Floride, l’agent spécial en charge George Piro du bureau local du FBI à Miami et l’agent spécial en charge Anthony Salisbury du bureau de Miami de Homeland Security Investigations (HSI). Le FBI et le HSI enquêtent sur cette affaire avec d’autres partenaires des forces de l’ordre.

Les procureurs américains adjoints Andrea Goldbarg et Walter Norkin du district sud de la Floride poursuivent l’affaire, avec l’aide des avocats de la division de la sécurité nationale Frank Russo, Jessica Fender et Emma Ellenrieder. Le Bureau des affaires internationales du ministère de la Justice a fourni une aide précieuse. De même les autorités dominicaines ont fourni une aide importante pour assurer le retour de Jaar aux États-Unis, a indiqué ce communiqué qui rappelle qu’une « plainte pénale n’est qu’une allégation, et que tous les accusés sont présumés innocents jusqu’à ce que leur culpabilité soit prouvée au-delà d’un doute raisonnable dans un tribunal


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie