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En Iran, l’ombre d’Israël plane sur l’assassinat d’un haut gradé

mercredi 25 mai 2022 par Charles Sterlin

Le colonel Hassan Sayyad Khodaï, haut responsable des gardiens de la révolution, a été tué par balles, dans un quartier sécurisé de Téhéran.

Un haut responsable des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, a été assassiné le 22 mai à Téhéran. Dans leur communiqué, les gardiens ont imputé l’assassinat à des « terroristes » étrangers affiliés aux ennemis de la révolution islamique. Dans un discours devant des journalistes à Téhéran, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a promis de « venger » ce meurtre, sans désigner de responsable. Mais un article sur le site de la chaîne de télévision arabophone Al-Alam, appartenant à la République islamique d’Iran, impute cet assassinat à Israël qui serait, selon ce média, « inquiet de la présence renforcée de l’Iran en Syrie ».

Selon le communiqué des gardiens, l’homme tué dimanche est le colonel Hassan Sayyad Khodaï, un « défenseur du mausolée ». La formule qui fait référence à la mosquée de Sayyida Zaynab, à Damas, haut lieu de pèlerinage chiite, désigne les militaires iraniens et afghans envoyés en Syrie pour aider le proche allié de Téhéran, le président syrien, Bachar Al-Assad. Dès le début de la révolution syrienne en 2011, la République islamique d’Iran a présenté sonsoutien militaire et stratégique à Damas comme une aide pour combattre les « terroristes ». L’émergence des combattants de l’Etat islamique en 2014 a facilité la tâche de Téhéran pour justifier sa présence en Syrie.

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Hassan Sayyad Khodaï a été tué en plein jour, devant son domicile, par deux hommes à moto qui se sont approchés de sa voiture et qui ont tiré cinq balles, ont rapporté les médias officiels iraniens. Le domicile de l’homme est situé dans un quartier proche du Parlement iranien dans l’est de la capitale – un endroit a priori très sécurisé. Les photos publiées sur les agences et dans les journaux iraniens montrent un homme assis sur le siège du conducteur au volant d’une Kia Pride de fabrication iranienne et portant une ceinture de sécurité, en sang après des blessures par balles. Les médias iraniens indiquent que sa femme a été la première personne à retrouver son corps. Les forces de sécurité sont à la recherche des assassins qui se sont échappés.

Comparé à deux légendes
Les fonctions exactes du colonel Sayyad Khodaï demeurent inconnues. Mais lundi, l’ancien patron du renseignement militaire israélien Amos Yadlin l’a comparé à deux légendes des forces iraniennes au Proche-Orient : Imad Moughnieh, l’ancien cerveau des opérations spéciales du Hezbollah libanais, assassiné par Israël et les Etats-Unis à Damas en 2008, et Ghassem Soleimani, l’ancien chef de la force Al-Qods (une branche des gardiens de la révolution, chargée des opérations extraterritoriales), tué par les Etats-Unis à Bagdad en 2020.

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