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Guerre en Ukraine : Lyman « débarrassé » de l’armée russe, selon Zelensky

dimanche 2 octobre 2022 par Charles Sterlin

Après la reprise de ce nœud ferroviaire stratégique, le président ukrainien a assuré que son armée reprendrait d’autres villes du Donbass.

Source AFP
L’armee ukrainienne s’est emparee de la ville cle de Lyman, dans le Donbass.
L’armée ukrainienne s’est emparée de la ville clé de Lyman, dans le Donbass.
© METIN AKTAS / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
Publié le 02/10/2022 à 13h00 - Modifié le 02/10/2022 à 14h36
Temps de lecture : 3 min

L’Ukraine a annoncé dimanche avoir repris la ville de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par la Russie, au moment où la Cour constitutionnelle russe a jugé légaux les traités d’annexion des territoires ukrainiens signés par Vladimir Poutine. L’annonce est tombée en milieu de journée : « À partir de 12 h 30, heure locale (09 h 30 GMT), Lyman est totalement débarrassé (de l’armée russe). Merci à nos militaires », s’est félicité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

« Je suis optimiste et très motivé. Je vois l’activité sur la ligne de front et les territoires que l’on reprend », s’est réjoui auprès de l’Agence France-Presse un soldat ukrainien de 33 ans posté près de Lyman, dans l’est de l’Ukraine, et qui se fait appeler par son nom de guerre, « Fumée ». Samedi, les soldats ukrainiens étaient entrés dans cette ville stratégique de la région de Donetsk, dont l’annexion vendredi par Moscou a été fermement condamnée par Kiev et les Occidentaux.

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Anticipant cette importante victoire tactique, car Lyman est un nœud ferroviaire crucial, le président ukrainien avait assuré samedi soir que la semaine prochaine, « de nouveaux drapeaux ukrainiens flotteront sur le Donbass », où se trouve la région de Donetsk. Puis il avait lancé, s’adressant aux soldats et aux responsables russes et évoquant le président russe Vladimir Poutine : « Tant que vous tous n’aurez pas résolu le problème de celui qui a tout commencé, qui a déclenché cette guerre insensée contre l’Ukraine, vous serez tués un par un. »

La perte de Lyman, dans la région annexée de Donetsk, est un revers de taille pour l’armée russe, incapable à ce stade de contrôler la totalité des territoires qu’elle occupe en Ukraine.

Traités « conformes à la Constitution »
Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain par la Russie depuis le début d’une contre-offensive réussie par Kiev début septembre, le processus légal de formalisation de l’annexion des régions ukrainiennes suit son cours à Moscou. Après la signature des traités d’annexion vendredi en grande pompe au Kremlin par Vladimir Poutine et les dirigeants des régions séparatistes et occupées, la Cour constitutionnelle russe les a jugés dimanche « conformes à la Constitution ».

Selon Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, les députés de la chambre basse du Parlement russe examineront lundi un projet de loi en vue de la ratification des traités. L’adoption de ce texte est prévue normalement dans la foulée, avant qu’il ne passe devant la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération.

L’annexion des régions ukrainiennes par la Russie n’est toutefois pas reconnue par la communauté internationale. Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, elle rend « beaucoup plus difficile, impossible, presque, la fin de la guerre ». « La Russie est en train de perdre » la guerre, « elle l’a perdue en termes moraux et politiques », mais « l’Ukraine n’a pas encore gagné », a-t-il jugé, appelant aussi l’Europe à renforcer son arsenal militaire

Kadyrov veut aller plus loin
Les difficultés rencontrées depuis plusieurs semaines par les troupes de Moscou entraînent de vives réactions de la part des plus farouches va-t-en-guerre russes. Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie et fidèle du Kremlin, Ramzan Kadyrov, a par exemple appelé samedi l’armée russe à utiliser « des armes nucléaires de faible puissance » en Ukraine, après le retrait des Russes de Lyman.

Il s’en est également pris au « népotisme » présent, selon lui, au sein des forces armées russes, une des raisons principales des difficultés militaires rencontrées depuis maintenant plusieurs semaines par les troupes de Moscou. « Il n’y a pas de place pour le népotisme dans l’armée, surtout dans les moments difficiles », a-t-il juré dans un message virulent posté sur les réseaux sociaux.

L’Ukraine a condamné d’autre part samedi la « détention illégale » du directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijia (Sud), Igor Mourachov, arrêté pour une raison encore inconnue vendredi par la Russie qui contrôle le site. Dans un communiqué, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a évoqué une « grave préoccupation ». M. Grossi « devrait se rendre à Kiev et à Moscou la semaine prochaine », peut-on aussi lire dans le communiqué.


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