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Des cerveaux alimentent l’insécurité pour provoquer un soulèvement populaire contre les autorités, selon le président Moïse

jeudi 30 janvier 2020 par Charles

Le président Jovenel Moïse tient son explication des fluctuations de l’insécurité. Quelque part, des « cerveaux » ont appuyé sur un « bouton » pour provoquer la nouvelle flambée d’insécurité ces derniers temps, a-t-il soutenu, affirmant connaître leurs motivations. Ces cerveaux comprennent « que l’insécurité peut provoquer le soulèvement du peuple contre ceux qui le dirigent », a fait savoir le président Jovenel Moïse, au palais, mardi 28 janvier 2020.

Publié le 2020-01-28 | Le Nouvelliste
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« Nous ne vous laisserons pas précipiter le pays dans le chaos », a-t-il prévenu, promettant de pourchasser « ces cerveaux », « des délinquants en costume » habitant les hauteurs de Port-au-Prince. « Préparez-vous », a pesté sur un ton martial Jovenel Moïse, soulignant que ces grands délinquants distribuent armes et munitions aux pauvres délinquants, aux enfants des bidonvilles pour qu’ils tuent le peuple.
« Nous vous pourchasserons. La police retrousse ses manches. Nous, au niveau de l’État, le PM, le ministre de la Justice, le ministre de l’Intérieur, le CSPN, le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique travaillent pour équiper la police afin qu’elle appréhende les délinquants », a averti le président Jovenel Moïse, appelant les détenteurs d’armes et de munitions à les remettre à la CNDDR pour éviter les fracas d’une décente et la diffusion de leurs images dans le programme « Allô la police », une émission produite par la PNH qui présente des présumés criminels dont certains n’ont pas encore été condamnés par un tribunal.
« Nous marcherons sur vous parce que c’est nous qui sommes l’État, ce n’est pas vous. Je crois que nous ne pouvons pas être plus clairs », a lâchéle président Jovenel Moïse. « La situation est très grave et le peuple est exaspéré par l’insécurité. Nous l’affirmons, nous ne finirons pas, nous sommes là pour sécuriser le pays. Nous nous battons pour mettre la police en situation de fournir une réponse proportionnelle face à ce qui se passe », a déclaré le président Jovenel Moïse.
La police est placée sous les projecteurs chaque fois qu’il y a une nouvelle flambée d’insécurité. La veille, lundi, un policier a été tué à Torcel. La semaine dernière, un père de famille, ancien policier, et sa fille de 13 ont été tués par balle à Croix-des-Bouquets. Les jours d’avant, à Cité l’Éternel, des bandits armés de Village-de-Dieu ont laissé trois morts dans leur sillage. Il y aussi les morts qui ne figurent dans aucune statistique. Pour l’année 2019, Commission Justice et Paix CJILAP avait dénombré 467 morts violentes dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince dont 370 par balle. L’année d’avant, en 2018, cette commission en avait dénombré 815 morts violentes.
La police, sous-équipée, peine à contenir les bandits qui sèment la mort à l’entrée sud de Port-au-Prince, dans d’autres villes de la zone métropolitaine et dans d’autres points du territoire dont l’Artibonite. Ces bandits disposent d’armes de guerre et d’impressionnants stocks de munitions. Depuis plus d’une décennie, les liens étroits entre des bandits armés et des hommes politiques de tous bords sont connus. Des photos prises en campagne électorale, régulièrement ressorties, constituent leur petit poids d’embarras. La justice bégaie, se fracasse parfois sur le bouclier d’immunité de parlementaires et le pouvoir de chefs.
Les frontières sont poreuses. Les douanes, à armes inégales, se battent elles aussi contre des forces puissantes. Sous Jovenel Moïse, en novembre 2018, trois douaniers ont été brûlés vifs à Malpasse après avoir passé des heures à envoyer des signaux de détresse.
La PNH, en décembre de l’année dernière, avait fait un grand coup en appréhendant Frantz Arby Larco, écroué depuis après la découverte, chez lui, d’une impressionnante quantité d’armes et de munitions.
Larco qui avait des connexions avec des institutions publiques à qui il fournissait ses services en tant qu’armurier, est cuisiné par la justice qui, dans le cas de perte d’une cinquantaine de Galil disparus au Palais national sous la présidence de Michel Martelly, reste muette.
Entre-temps, le Premier ministre a.i Jean Michel Lapin, chef du CSPN, a annoncé il y a quelques jours que des équipements devront arriver sous peu pour renforcer les capacités opérationnelles de la PNH.
Roberson Alphonse

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