MosaikHub Magazine

Cinq livres jeunesse au dénouement surprenant...

lundi 4 mai 2020 par Charles

Cinq livres jeunesse au dénouement surprenant
Par Elvire von Bardeleben
Publié le 29 avril 2020 à 10h29
Partage

Partager sur Facebook

Envoyer par e-mail

Partager sur Messenger
Plus d’options
SélectionLe confinement est comme un jour sans fin. Alors pour pimenter un peu le tout, au moins pour les enfants, voici cinq histoires pour qu’ils ne restent pas sur leur faim !
Semaine 7 du confinement, et vous n’en pouvez plus de lire des livres à votre enfant ? Vous trouvez que toutes les fins sont prévisibles dès la page 2 ? Concentration proche de zéro quand vous narrez les histoires d’un ours qui va sur le pot ou d’une princesse qui prend son destin en main ? Voici une sélection de cinq livres où rien ne se passe comme prévu.
Vis ma vie de biscuit !

Sarbacane
A votre avis, une vie de biscuit, c’est chouette ? Pour en avoir le cœur net, il faut lire cette fantastique fresque qui retrace les péripéties de Petit Biscuit, né dans la célèbre pâtisserie Munch. PB est un vrai privilégié, puisque non seulement il fait partie de l’« assortiment royal », mais en plus il a la chance de posséder deux jambes, très utiles pour s’enfuir lorsqu’il comprend que son funeste destin est de se faire croquer.

Mais la liberté n’est source que de désespoir : PB observe sa bien-aimée se faire dévorer, son meilleur ami se faire catapulter, son père se faire ébouillanter ; les humains sont vils, la gourmandise est sans pitié !
La cruauté de la narration n’a d’égal que son humour, chaque nouveau drame se transforme en catharsis joyeuse, où l’on constate avec un plaisir sadique que la vie d’un biscuit est bien pourrie – et que notre confinement est en comparaison très charmant. Et l’enfant dans tout ça ? Bien sûr qu’il adore l’avalanche de catastrophes, en particulier celle qui clôt l’ouvrage.
La Terrible Histoire de Petit Biscuit, de Carl Norac et Magali Le Huche (Sarbacane, 28 p., 15,90 €). A partir de 6 ans.
Les monstres de la maîtresse

La Joie de Lire
Si l’on se fie à sa couverture, le « ils » du titre Ils arrivent désigne des monstres colorés qui n’ont pas l’air très effrayants. Et pourtant… dès la première page, la narratrice, une femme rousse en jupe à pois, est terrorisée à l’idée qu’« ils » débarquent. « Ça y est. Je les entends. C’est eux. Je suis sûre que c’est eux. Je ne les vois pas, mais je les entends. Où sont-ils ? Combien sont-ils ? Cent ? Mille ? »
Au fil des pages, à travers des illustrations chatoyantes, l’anxiété de la narratrice monte face à l’arrivée imminente de cette horde de créatures velues, bossues, incongrues. Enfin, « ils » arrivent dans sa salle de classe et reprennent leur apparence normale : celle de gentils écoliers. La maîtresse peut respirer. Et le jeune lecteur jubile à l’idée que son institutrice ait peur de lui. Un très bel album qui pourrait aider à renouer avec l’école après des mois d’interruption à la maison.
Ils arrivent !, de Sylvie Neeman et Albertine (La Joie de lire, 2018). A partir de 3 ans.
Fausto l’affreux jojo

Kaléidoscope
Fausto n’est pas un héros comme les autres. On ne sait rien de ce moustachu ventripotent, seul humain de ce récit. On constate seulement au fil des pages que c’est un type affreux qui attend de chaque objet qu’il croise que celui-ci se soumette et déclare lui appartenir. Apparemment sans autre motivation que le plaisir puéril de pouvoir se déclarer propriétaire. Lac, mouton, montagne, arbre, tous s’exécutent, craignant la colère de ce personnage horripilant, qui promet de taper du pied, brandir son poing, de « montrer qui est le patron ».
Est-ce que dans un livre pour enfant, on a le droit de liquider son héros ? De le noyer comme un malpropre ? Ici, oui. Dans de superbes doubles pages envahies par un bleu profond, Fausto veut dompter l’océan qui lui rétorque : « Mais tu ne m’aimes pas. » Plouf ! L’océan punit l’arrogant. Et la vie reprend son cours, sans son héros. Avec peu de mots et des illustrations percutantes, cette fable se relit à l’infini.
Le Destin de Fausto, d’Oliver Jeffers (Kaléidoscope, 96 p., 16 €). A partir de 4 ans.
Malin comme un ouistiti

Bayard
Atmosphère de polar dans ce pavé de 192 pages densément crayonnées et malgré tout parfaitement adapté aux tout-petits avec ses grandes images très détaillées et peu de texte. Divisée en cinq chapitres structurés de la même manière, l’histoire déroule les enquêtes d’un adorable bébé singe que l’on sollicite pour retrouver des bijoux, une pizza, un nez de clown ou un vaisseau spatial. Il parvient à investiguer malgré ses irrépressibles envies de sieste et de goûter ou ses difficultés à enfiler un pantalon.
L’effet de répétition au sein des quatre premiers chapitres marqués par le sens du devoir du détective met bien en valeur le retournement de situation final, lorsque le ouistiti renonce à son statut de détective privé pour revenir à sa vraie nature.
P’tit Ouistiti, détective privé, de Brian Selznick (Bayard, 2019). A partir de 5 ans.
Les tromperies de Lucie

Little Urban
Ce bel album aux couleurs vives raconte l’histoire de Lucie Lupin, fillette aux pommettes roses, à la chevelure blonde et au sourire adorable. Cette séduisante enveloppe n’annonce en rien le caractère pénible de l’enfant qui passe son temps à faire suer ses parents et à inventer des mensonges pour semer la panique. Par exemple, elle raconte volontiers qu’un lion se promène dans la bibliothèque municipale qu’il faut évacuer de toute urgence.
Très fière de sa blague, elle la répète plusieurs fois, et ça marche, jusqu’au jour où… Non, on ne vous dévoilera pas la fin, mais on peut quand même vous dire qu’il y a une justice dans ce bas monde. Et que l’enfant à qui vous faites la lecture, habitué à ce que ses congénères – et à plus forte raison les héros des histoires – soient toujours bien traités, va tomber de sa chaise (sous vos yeux satisfaits).
A force de crier au lion, de Dave Skinner et Aurélie Guillerey (Little Urban, 32 p., 14,50 €). A partir de 4 ans.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie