
Pression diplomatique et posture martiale : face au reste du monde, l’Iran joue sur deux tableaux
Alors que Téhéran s’affranchit de l’accord sur le nucléaire, quelques roquettes sont tombées dimanche dans les environs de l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad, en Irak.
Un Iranien lors d’une cérémonie d’hommage au général Ghassem Soleimani, à Mashhad, dans le nord-est du pays, le 5 janvier. HADIS FAGHIRI / AFP
Se montrer prêt à passer à l’offensive, sur le plan militaire, face aux Américains, mais accroître la pression, tout en restant dans le champ diplomatique face aux autres. Alors que, trois jours après l’assassinat dans une frappe américaine du général iranien Ghassem Soleimani, des foules colossales se pressent à Téhéran pour rendre hommage au chef des Forces Al-Qods des gardiens de la révolution, la République islamique semble jouer deux partitions distinctes. Aux Etats-Unis, l’Iran promet d’une manière de plus en plus agressive une « riposte militaire ». Face à la communauté internationale, il vide l’accord nucléaire, signé en 2015, de sa substance, sans pour autant s’isoler totalement.
Dimanche 5 janvier, alors que toute la région semblait prise dans un climat délétère avant-coureur d’une guerre, la République islamique a annoncé qu’elle ne se considérait plus tenue par aucune limitation du nombre de ses centrifugeuses, dernier obstacle prévu par l’accord et pesant encore sur la production d’uranium enrichi dans le pays.
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Tous les soixante jours, depuis le mois de mai, l’Iran s’est graduellement désengagé de l’accord sur le nucléaire en réponse à la politique de pression maximale menée à l’encontre de la République islamique par Washington. Le franchissement d’un nouveau palier était attendu de longue date pour lundi. Il aura été annoncé avec emphase et quelques heures d’avance tandis que le monde reste suspendu à la « vengeance » promise par la République islamique. Au regard des circonstances, toutefois, les décisions dévoilées par Téhéran dimanche paraissent mesurées.
Charles
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